Sommet du G8
Ouverture du sommet

(Photo : AFP)
De notre envoyée spéciale à Heiligendamm,
Toute la journée, le ballet des hélicoptères s’est déployé dans les airs, au dessus de Heiligendamm, pour amener les chefs d’Etat dans cette petite station balnéaire du nord-est de l’Allemagne. Les patrouilles de sécurité avaient été renforcées pour accueillir les délégations officielles à l’aéroport de Rostock Laage, mais c’est avec des fleurs de bienvenue que l’on accueillait les épouses des chefs d’Etat et de gouvernement.
A quelques kilomètres de là, autre accueil, autre ambiance : près de 10 000 manifestants anti-G8 ont tenté de franchir les barrières barbelées protégeant le site du sommet. Certains ont même essayé de monter des barricades d’arbres et de pierres sur l’avenue menant à la petite station balnéaire. La police a dû utiliser des canons à eau et des gaz lacrymogènes et selon les forces de l’ordre, 8 policiers allemands ont été blessés et 15 manifestants interpellés.
Ces manifestations ont bousculé certains agendas : Aki Abe, l’épouse du premier ministre japonais Shinzo Abe, a été contrainte par exemple d’annuler sa visite dans une localité voisine, Kühlungsborn, là où se trouve le centre de presse. Les actions risquent de ne pas s’arrêter là, car les manifestants anti-G8 ont promis de bloquer tous les accès menant à Heiligendamm aussi longtemps qu’ils le pourront.
La lutte contre le réchauffement climatique
La chancelière Angela Merkel, hôte de ce sommet, espérait faire de ce rendez-vous un grand succès environnemental. Mais avant même l’ouverture des discussions mercredi soir, les Etats-Unis ont un peu douché cet espoir. Il n’y aura pas, en effet, d’accord chiffré sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre car les Américains n’en veulent pas. George W. Bush, qui déjeunait mercredi matin avec Angela Merkel, a été très clair : il n’y aura pas d’objectif global de réduction de ces gaz dans la déclaration finale du G8. Mais pour rassurer la chancelière, très attachée à cette question, le président américain a précisé vouloir travailler avec le G8 à un accord pour l’après-Kyoto.
Au départ, la chancelière avait l’ambition de réduire de 50% les émissions mondiales de ces gaz d’ici 2050, objectif qui recueille le soutien total des 6 autres membres du G8. Le protocole de Kyoto, signé en 1997, arrivera à terme en 2009 et d’ici là les chefs d’Etat doivent s’entendre sur la suite à lui donner. Jusque là, la Chine et les Etats-Unis, qui sont les plus gros pollueurs de la planète, ont toujours refusé tout objectif contraignant et n’ont donc pas ratifié le protocole de Kyoto. Aujourd’hui, le fait que ces deux pays acceptent de discuter du sujet semble déjà encourageant, même si de nombreux dirigeants considèrent comme un échec potentiel de ne pas parvenir à définir un objectif chiffré.
Avec Edith Bouvier
Article publié le 06/06/2007 Dernière mise à jour le 06/06/2007 à 18:48 TU