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Tchad

Inculpation des seize Européens

Quatre des neuf membres de l'association française Arche de Zoé, avant leur inculpation. 

		( Photo : Reuters )
Quatre des neuf membres de l'association française Arche de Zoé, avant leur inculpation.
( Photo : Reuters )
Les seize Européens arrêtés à Abéché, dans l'est du Tchad, dans l'affaire Arche de Zoé, ont été formellement inculpés lundi soir par le parquet tchadien. Les neuf Français ont été accusés d'« enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil » et d'« escroquerie ». Seule la « complicité » a été retenue pour les sept membres d'équipage espagnols. Madrid a demandé le respect de la présomption d'innocence dans cette affaire. Par ailleurs, deux ressortissants tchadiens doivent également être inculpés pour complicité. Un pilote belge, qui a acheminé une partie des enfants à Abéché depuis la frontière tchado-soudanaise, est pour sa part en garde à vue à N'Djamena.

C’est douze heures après être entrés dans le bureau du procureur que les seize Européens ont finalement été inculpés. Douze heures d’attente et d’interrogatoire, dans un premier temps avec le procureur de la République, puis avec le juge d’instruction saisi du dossier.

Ahmat Daoud Charif

Procureur de la République à Abéché

«C'est un dossier volumineux, où il y a beaucoup d'enquêtes à mener. Il y a des choses qu'il faut chercher à l'extérieur du Tchad, en France surtout. Compte tenu des conditions de travail dans notre tribunal ici, nous avons demandé à notre hiérarchie de nous dessaisir de ce dossier, au profit de NDjamena.»

Les Français se retrouvent donc inculpés pour « enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil » et « escroquerie ». Le juge d’instruction n’a fait aucune distinction entre les six membres de l’association l'« Arche de Zoé » et les trois journalistes embarqués qui suivaient l’opération.

Les neuf Français avaient été interpellés au même moment alors que le convoi des 103 enfants se dirigeait vers l’aéroport.

Ils risquent aujourd’hui une peine de travaux forcés au titre de l’article 286 du code pénal tchadien concernant l’enlèvement et le recel d’enfants.

Dimanche dernier, l’ambassadeur de France au Tchad avait affirmé que les membres de l’association  l'« Arche de Zoé » seraient jugés au Tchad, écartant pour le moment toute possibilité d’une extradition en direction de la France.

Quant aux sept Espagnols membres de l’équipage de l’avion qui devait emmener les enfants en France, ils sont tous considérés comme complices à la fois pour le chef d’inculpation d’« enlèvement » et pour celui d’« escroquerie ».

Madrid a demandé le respect de la présomption d'innocence dans cette affaire.

François Musseau

Correspondant de RFI à Madrid

«Le ministre des Affaires étrangères espagnol Miguel Angel Moratinos est persuadé que les sept Espagnols ne sont qu'un instrument dans cette affaire et qu'ils n'ont donc aucune responsabilité, si enlèvement il y a.»

 

Par ailleurs, des perquisitions ont été effectuées dans les locaux de l'association Arche de Zoé.

 

Perquisition à Paris dans les locaux de l'association Arche de Zoé

Par Cyril Graziani

«Ce n'est que lundi qu'on a appris que des perquisitions avaient été effectuées vendredi dans les locaux de l'Arche de Zoé.»

 

Les relations diplomatiques entre l'Union européenne, la France et le Tchad pourraient être compromises suite à cette affaire.

 

L'Arche de Zoé : une affaire d'état

«C'est pour atténuer les conséquences de cette rocambolesque tentative d'extraction d'enfants, que Nicolas Sarkozy a téléphoné, dès dimanche soir, à son homologue tchadien.»



par RFI

Article publié le 30/10/2007 Dernière mise à jour le 30/10/2007 à 04:17 TU