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Affaire Guy-André Kieffer

L'enquête bloquée

par  RFI

Article publié le 15/12/2007 Dernière mise à jour le 15/12/2007 à 06:17 TU

Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, en Côte d'Ivoire.( Photo : www.guyandrekieffer.org )

Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
( Photo : www.guyandrekieffer.org )

L'enquête du juge français Patrick Ramael sur la mort du journaliste franco-canadien piétine. La brigade criminelle a été dessaisie juste avant son départ pour la Côte d'Ivoire, et sur place, les témoins se sont évaporés. La famille craint que l'enquête fasse les frais d'un rapprochement franco-ivoirien.

Le juge français Patrick Ramael vient de passer dix jours en Côte d'Ivoire pour tenter de faire avancer l'affaire Guy-André Kieffer, ce journaliste franco-canadien disparu le 16 avril 2004 à Abidjan et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Selon les enquêteurs français, il a été enlevé par un commando sur un parking de supermarché du centre d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président. Il aurait ensuite été abattu par ses ravisseurs. C'est dans le but d'interroger une dizaine de témoins cités dans l'affaire que le juge Ramael vient de faire ce déplacement en Côte d'Ivoire.

Mais quelques jours avant de s'envoler pour Abidjan, Patrick Ramael  apprenait que la brigade criminelle de Paris est dessaisie de l'enquête sur la disparition de Guy André Kieffer. Les policiers travaillaient sur cette affaire depuis plus de 3 ans... L'ordre vient, selon les sources de RFI, de la Direction régionale de la police judiciaire. Dans l'urgence, le magistrat instructeur français sollicite alors le concours de la section « Recherches » de la gendarmerie. Deux gendarmes seront donc finalement du voyage.

A peine arrivé sur le sol ivoirien, le juge parvient à entendre deux personnes, mais très vite, c'est l'impasse. Il est emmené sur de fausses pistes et, selon les sources de RFI, les autorités judiciaires militaires ivoiriennes font le nécessaire pour que le magistrat ne puisse pas rencontrer la petite dizaine de soldats et miliciens du grand ouest qu'il espérait interroger.

Ces dix jours sur place n'ont donc rien apporté de plus à l'enquête, mais ils suscitent le désarroi dans la famille de Guy-André Kieffer. Selon son frère Bernard, les autorités ivoiriennes ne font toujours rien pour que la vérité éclate. Plus inquiétant, il craint que le dessaisissement des policiers de la brigade criminelle ne préfigure un rapprochement franco-ivoirien au détriment de l'enquête menée par Patrick Ramael.

Bernard Kieffer

Frère de Guy-André Kieffer

« Nous n’avons eu aucune explication sur ce dessaisissement… Je ne sais pas si on est engagé dans un processus de rapprochement franco-ivoirien – personne n’est contre dans la famille, mais je ne voudrais pas que cela se fasse au détriment de la cause Guy-André Kieffer… Deuxième cause de désarroi, dès que la présence du juge a été connue, le système s’est verrouillé… Ce sont des blocages organisés par les autorités ivoiriennes ».

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15/12/2007 par Cyril Bensimon

En août dernier, Nicolas Sarkozy avait pourtant promis à la famille Kieffer une détermination sans faille de la France, pour que la lumière soit enfin faite dans cette affaire.