par RFI
Article publié le 06/03/2008 Dernière mise à jour le 07/03/2008 à 07:22 TU
Daniel Ortega, président du Nicaragua, et son homologue équatorien Rafael Correa, jeudi 6 mars 2008 à Managua.
(Photo : AFP)
Toujours pas de retour au calme dans le conflit qui oppose la Colombie à ses voisins vénézuéliens et équatoriens. Les déclarations continuent à se multiplier dans chaque camp après la résolution adopté mercredi par le Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains (OEA) de ne pas condamner explicitement le gouvernement de Bogota pour son opération militaire menée samedi en territoire équatorien, contre un camp des FARC. Après l'Equateur et le Venezuela, c'est au tour du Nicaragua d'annoncer la rupture de ses relations diplomatiques avec la Colombie.
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a fait savoir jeudi lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la visite du président équatorien à Managua, qu'il n'était pas satisfait de la résolution adoptée la veille par l'OEA et a qualifié de « crime » l'incursion colombienne en territoire équatorien samedi.
Lors de cette même conférence de presse, Rafael Correa a affirmé que le président colombien, Alvaro Uribe, était au courant que la guérilla des FARC allait libérer 12 otages en Equateur, dont Ingrid Betancourt, dans le courant du mois de mars.
L'Equateur se défend ainsi après les accusations portées par Bogota de soutenir l'organisation terroriste.
A Quito, l'ambassadeur français a d'ailleurs annoncé qu'il était lui aussi au courant des contacts de l'Equateur avec les FARC pour la libération de la Franco-Colombienne.
Dans le camp adverse, les Colombiens peuvent compter sur l'appui des Etats-Unis. Condoleezza Rice, en déplacement ce jeudi à Bruxelles, a affirmé que la Colombie était un pays « qui avait fait de bons choix » et « un bon ami » des Etats-Unis.
Secrétaire d'Etat américaine
«Les FARC sont une organisation terroriste, il est donc très important qu'elles ne puissent pas poursuivre leurs efforts qui ont entraîné la mort de beaucoup d'innocents colombiens.»
Réunis jeudi à Saint-Domingue pour le sommet du Groupe de Rio, les chefs d'Etats sud-américains auront donc la lourde et difficile tâche de trouver un compromis pour sortir de cette crise.
L'enquête de l'Equateur
Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Depuis deux jours, les experts de l’armée de l’air équatorienne examinent ce qui reste du campement bombardé où est mort, samedi, le numéro 2 des Farc et 24 autres guérilleros (un nouveau cadavre vient d’être découvert dans la zone). Au total, dix cratères de bombes ont été recensés, d’une profondeur d’1,80 m environ.
Etudiant les restes d’arbres détruits et les effets de souffle, ces experts essayent de déterminer la direction de l’attaque et le type de bombes utilisées. Si Bogota affirme toujours que le camp a été bombardé par des avions se trouvant au dessus du sol colombien, les Equatoriens sont persuadés du contraire.
Sur une chaîne de télévision locale, le ministre équatorien de la Défense a également laissé entendre que les Etats-Unis pourraient avoir joué un rôle plus important que le travail de renseignement et de détection reconnu par Bogota.
Parlant d’une « opération planifiée de haute technologie », le ministre soupçonne que des bombes intelligentes aient été utilisées, des bombes qu’aucune armée latino-américaine ne possède : suivez son regard...
Selon une source militaire officieuse équatorienne, 10 bombes de 250 kg auraient été utilisées durant le bombardement.
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