par RFI
Article publié le 08/03/2008 Dernière mise à jour le 08/03/2008 à 17:16 TU
Il n’y aura pas d’observateurs européens et américains pour surveiller le déroulement de l'élection présidentielle au Zimbabwe le 29 mars. Robert Mugabe, qui brigue un sixième mandat, a décidé de fermer la porte aux observateurs issus de pays critiques à l’égard de son régime. Le gouvernement zimbabwéen a invité quarante-sept équipes, issues principalement d’Afrique mais aussi de Russie, d’Iran et du Venezuela. Pour les candidats de l’opposition, l’exclusion des observateurs occidentaux est la preuve que Mugabe a beaucoup à cacher, ils le soupçonnent de vouloir tronquer les élections.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 84 ans, se présente aux élections générales du 29 mars prochain.
(Photo : Reuters)
« Les observateurs invités ne verront rien de mal, ils n’entendront rien de mal et vont valider des élections tronquées », a déclaré un soutien de Morgan Tsvangirai, le candidatt du parti MDC. L’opposition craint que les milices de Robert Mugabe ne se livrent à des campagnes d’intimidation en zone rurale et manipulent les listes électorales.
La tâche de Mugabe sera ardue. Il doit affronter outre l’opposition, son ancien allié l’ex-ministre des Finances, Simba Makoni et avec une inflation à 100 000% et les trois quarts de la population au chômage, il aura du mal à s’appuyer sur son bilan.
Officiellement, seuls les pays qui entretiennent des relations impartiales et objectives avec Harare sont invités. L’Afrique du Sud et la SADEC (communauté de développement de l'Afrique australe) en font partie, leurs observateurs avaient donné leur blanc-seing au scrutin d’il y a six ans.
Le Commonwealth qui avait rendu un rapport sévère en 2002 ne recevra pas de carton d'invitation, l’UE non plus, elle qui avait été contrainte de rappeler son équipe d’observateurs en 2002.
« Ceux qui pensent que les seules élections libres sont celles d’où l’opposition sort victorieuse se trompent », a déclaré, cette semaine, le ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe avant d’ajouter : « Car la ZANU PF, le parti de Mugabe, est voué à enregistrer un nouveau triomphe ! ».