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France

Un 1er mai unitaire contre la réforme des retraites

par Myriam Berber

Article publié le 30/04/2008 Dernière mise à jour le 01/05/2008 à 01:06 TU

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a été reçu, le 28 avril 2008, par le ministre du Travail Xavier Bertrand et le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez dans le cadre de la réforme du régime des retraites.(Photo : AFP)

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a été reçu, le 28 avril 2008, par le ministre du Travail Xavier Bertrand et le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez dans le cadre de la réforme du régime des retraites.
(Photo : AFP)

Les cortèges du 1er mai s’annoncent unitaires. Dans beaucoup de villes de France, dont Paris, la CGT, la CFDT, l’Unsa, la FSU et Solidaires défileront ensemble, mais sans FO, la CFTC et la CGC. La mobilisation syndicale a eu lieu, cette année, contre les mesures sur les retraites annoncées par le gouvernement. A l’occasion de la Fête du travail, les confédérations syndicales mettront en avant d’autres revendications en faveur du pouvoir d’achat, des salaires et de l’emploi.

Pour la première fois depuis 2003, les deux secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, François Chérèque et Bernard Thibault défileront ensemble pour le 1er mai. Aux côtés des deux leaders, les cortèges feront également place aux adhérents des trois syndicats de la fonction publique, la FSU, l’Unsa et Solidaires, mais sans ceux de Force ouvrière, la CFTC et la CFE-CGC qui manifesteront séparément. Force ouvrière défilera pour les retraites et le pouvoir d'achat, tandis que la CFTC défilera sur un mot d’ordre unique, le pouvoir d'achat.

Un premier mai unitaire mais aussi solidaire avec les salariés sans-papiers. La manifestation parisienne portera bien haut le soutien aux salariés sans-papiers en grève depuis plus deux semaines pour leur régularisation. Ces grévistes marcheront en tête du cortège de la CGT, à l’initiative du mouvement avec l’association Droits Devant. Cette unité syndicale a pour but de démontrer au gouvernement l’opposition des salariés au projet de réforme des retraites, qui prévoit notamment l’allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d’ici 2012 pour une retraite à taux plein.

Revendications salariales dans les entreprises

La CGT et FO s’opposent au principe même de la réforme, alors que les autres syndicats CFDT, la CFE-CGC et la CFTC demandent de la différer en attendant de meilleurs résultats en matière d’emploi des seniors. Le gouvernement a annoncé des incitations à l’emploi des seniors, jugées insuffisantes par les syndicats, et une hausse des pensions, non chiffrée, au 1er septembre. Les syndicats demandent également des garanties sur le niveau des retraites, le maintien du droit à la retraite à 60 ans ou encore la reconnaissance de la pénibilité de certains emplois.

Les revendications salariales trouveront également un très large écho dans les défilés de ce jeudi. Les nombreux conflits sur les salaires en cours dans les entreprises, de La Redoute à Coca-Cola en passant par l’Oréal ou PSA, devaient résonner dans les cortèges. Les fonctionnaires devraient être particulièrement bien représentés dans les défilés, l’inquiétude sur les retraites se doublant de fortes préoccupations sur les suppressions de postes dans la fonction publique.

Démonstration de force sur les retraites le 22 mai

Ce rendez-vous du 1er mai est un prélude à des manifestations plus ciblées, notamment le 15 mai avec les fonctionnaires et les lycéens et le 22 mai avec une journée d’action nationale «pour la défense de la retraite solidaire ». Dans un communiqué commun, les cinq centrales syndicales expliquent avoir pris cette décision « face au blocage gouvernemental » sur leurs principales propositions.

Si les deux leaders de la CFDT et de la CGT défilent ensemble ce 1er mai, c’est aussi parce que les deux syndicats se sont rapprochés sur le dossier de la représentativité des organisations syndicales. Cette négociation a opposé les grandes centrales syndicales que sont la CGT et la CFDT à celles de moindre taille, la CFE-CGC, Force ouvrière et la CFTC. Les partenaires sociaux doivent trouver un terrain d’entente d’ici mars 2008.

Depuis 40 ans, les syndicats français sont considérés comme représentatifs s’ils ont suffisamment d’adhérents, de cotisations, d’expérience et d’indépendance. Le patronat français, le Medef, voudrait y ajouter une autre condition. Seuls seront désormais représentatifs, les syndicats qui obtiennent au moins 10% des voix aux élections de représentants du personnel dans les entreprises. Ce seuil est de 8% dans les branches professionnelles et au niveau interprofessionnel.  Si les deux grandes centrales, la CGT et la CFDT ne craignent rien, la CFTC et le syndicat des cadres CFE-CGC mais aussi Force ouvrière, dans certaines branches, pourraient être menacés.

Les principales centrales syndicales en France :

CGT : Confédération générale du travail

CFDT : Confédération française démocratique du travail

FO : Force ouvrière

CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens

CFE-CGC : Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres

A écouter

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