Article publié le 12/05/2008 Dernière mise à jour le 12/05/2008 à 14:48 TU
Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Le point sur les combats dans le Chouf, lundi matin
Les combats ont maintenant diminué d’intensité car les partisans de l’opposition ont réussi à conquérir plusieurs localités de la montagne, et à faire reculer leurs adversaires. Les affrontements se sont déplacés cette nuit sur l’autre versant de la montagne druze, vers le mont Barouk, qui domine la plaine de la Bekaa.
Ce lundi matin, la situation reste très tendue, certains des combattants des 2 bords refusant d’écouter les ordres de leurs chefs respectifs et de déposer les armes. Dimanche en fin d'après-midi, un accord de cessez-le-feu a permis de diminuer l’intensité des combats, et l’armée s’est déployée dans certaines de ces localités pour faire cesser les combats.
Cette bataille du Chouf résonne comme à l’époque de la guerre civile, dont 30 ans après, les villages druzes comme Souk el-gharb conservent les stigmates. Tout l’après midi, les tirs de mortier, de roquettes, les explosions de grenades, les tirs à la mitrailleuse lourde s’entendaient très distinctement jusqu’à Beyrouth, à plusieurs dizaines de kilomètres de là.
Cela fait plusieurs jours que les tensions avaient gagné les régions druzes du Chouf, où les partisans des 2 bords sont lourdement armés, d’autant que c’est Walid Joumblatt, l’un des chefs druzes de la majorité, qui a demandé le premier que le gouvernement enquête sur le système de télécommunications du Hezbollah et sur les caméras de surveillance de l’aéroport.
L’opposition a accusé les partisans de Walid Joumblatt d’avoir tué samedi trois de ses hommes : le désir de vengeance a participé au déclenchement des affrontements.
Calme précaire à Beyrouth
Cette nuit, il y a aussi eu de nouvelles escarmouches dans Beyrouth, alors que la capitale avait pourtant retrouvé son calme dimanche. Les tirs résonnent bien sûr dans toute les têtes, et certains habitants ne veulent pas sortir de chez eux, sauf pour s’approvisionner. Mais il semble tout de même qu’une majorité de Beyroutins soient en train de retourner à leur travail ce matin.
Tout le monde attend aujourd'hui l’entrée en scène de la diplomatie. Depuis plusieurs jours, les voix s’élèvent de partout pour appeler au calme, on attend dans la journée l'arrivée d'une délégation de la Ligue arabe, représentant 9 pays et à nouveau avec la présence de Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue qui mène depuis des mois une mission de médiation. Depuis des mois, il discute avec les leaders de la majorité et ceux de l’opposition pour les aider à rapprocher leurs points de vue, et notamment à obtenir l’élection d’un président de la République consensuel.
La candidature du chef de l’armée, le général Sleimane, est plus que jamais d’actualité.
La Ligue arabe, plus divisée que jamais |
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti L'Egypte et l'Arabie Saoudite d'un côté, et la Syrie de l'autre : voilà ce qui ressortait de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères au siège de la Ligue arabe, ce dimanche au Caire. La seule décision annoncée est l’envoi d’une délégation dirigée par le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa. Une délégation qui demande l'appui de l'armée libanaise pour assurer son arrivée et sa sécurité. La Ligue arabe demande en fait l'ouverture exceptionnelle de l'aéroport de Beyrouth, afin de ne pas passer par Damas, la Syrie ayant réussi à faire obstacle à toutes les tentatives égypto-saoudiennes de faire condamner, ne serait-ce qu'implicitement, le Hezbollah. Le projet de résolution abandonné par la suite condamnait en effet l'usage de la force pour la réalisation d'objectifs politiques. Quant à l'éventualité d'un envoi d'une force arabe de maintien de la paix pour aider l'armée libanaise, elle a été enterrée par les véhémentes objections syriennes. Reste à savoir ce que pourra faire la délégation d'une Ligue arabe qui a déjà échoué à réconcilier les factions libanaises quand les conditions étaient plus favorables. |
A écouter
« Walid Joumblatt est intervenu sur les télévisions appelant ses hommes à remettre leurs armes à l'armée libanaise. »
12/05/2008 par Paul Khalifeh
L'alliance du 14 mars veut monopoliser le pouvoir en excluant l'opposition. L'opposition ne cherche pas à renverser l'Etat, elle est pour un dialogue devant conduire le Liban vers une démocratie consensuelle.
12/05/2008 par Toufik Benaichouche
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