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Burundi

Le retour d'Agathon Rwasa salué

Article publié le 31/05/2008 Dernière mise à jour le 31/05/2008 à 06:39 TU

Le retour d'Agathon Rwasa à Bujumbura, quatre jours après la signature d'un cessez-le-feu entre le pouvoir et les FNL( Photo : AFP )

Le retour d'Agathon Rwasa à Bujumbura, quatre jours après la signature d'un cessez-le-feu entre le pouvoir et les FNL
( Photo : AFP )

Les Etats-Unis et l'ONU ont salué le retour au Burundi du chef du Palipehutu-FNL Agathon Rwasa, après 20 ans de maquis. Un retour historique et une étape décisive du processus de paix, mais les divergences demeurent, et l'application de l'accord de cessez-le-feu de 2006 reste problématique. Une offensive mi-avril avait même laissé craindre le retour des affrontements à grande échelle, mais un cessez-le-feu a pu être trouvé le 26 mai.

Avec notre correspondant à Bujumbura

Après 20 ans passés dans le maquis, Agathon Rwasa a été accueilli à Bujumbura par des milliers de sympathisants et au son des tambours du Burundi. Mais dès son arrivée, le chef du FNL s’est voulu plutôt réaliste : 

Déclaration d'Agathon Rwasa à son arrivée

« Les choses ne sont pas finies, c'est une étape et il reste une bonne distance à parcourir. Une distance qui nécessite l'énergie de tous les partenaires de ce processus. Ce qui importe le plus c'est de changer de vision, et de voir que l'édifice qu'il faut construire ne sera pas pour ceux qui le construisent, mais pour la jeune génération... ».

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31/05/2008 par Esdras Ndikumana

Le premier accrochage n’a pas tardé, les Burundais ont tout de suite eu droit à une première passe d’armes : Agathon Rwasa demande la reconnaissance de son mouvement, le Parti de libération du peuple hutu (le Palipehutu-FNL) comme parti politique avant de déposer les armes définitivement. « C’est une question que tout le monde se pose, que le Palipehutu-FNL range les armes, explique-t-il, nous sommes pour cette idée, nous ne demandons rien d’autre que d'être reconnu comme partenaire politique, et que les détenteurs du pouvoir comprennent que les lois ne sont pas immuables ».

La réponse du président burundais Pierre Nkurunziza est un non ferme, son porte parole Léonidas Hatungimana a expliqué que le chef de l’Etat burundais devait s’en tenir strictement à la Constitution, une Constitution qui interdit les partis à connotation ethnique: « Vous savez que dans l’accord global de cessez le feu, il est prévu que le parti Palipehutu-FNL devienne un parti politique en suivant les procédures qui sont réglementées par la loi. C‘est ce qui est dans l’accord global de cessez-le-feu que Agathon a signé en son âme et conscience ».

Tout le monde au Burundi s‘attend donc à des discussions longues et difficiles, surtout quand on va aborder les vraies questions de fond, le partage du pouvoir politique et militaire.