par RFI
Article publié le 07/06/2008 Dernière mise à jour le 07/06/2008 à 08:03 TU
Morgan Tsvangirai en campagne à Esigondini (à 40 km de Bulawayo), quelques heures avant d'être arrêté, vendredi 6 juin.
( Photo : AFP )
Morgan Tsvanguirai détenu pour la deuxième fois en 3 jours ; son parti, le MDC, interdit de rassemblement au motif que la police ne pourrait en assurer la sécurité ; des médias d'Etat inaccessibles à l'opposition ; des ONG interdites de toute activité jusqu'à nouvel ordre... Robert Mugabe a donc choisi d'employer la manière forte pour tenter d'assurer sa réélection à la tête de l'Etat.
Secrétaire général du MDC
« Comment voulez-vous que l’on fasse campagne pour un deuxième tour dans de telles conditions !... Mais le monde entier regarde le Zimbabwe, les gens sont au courant, grâce à Internet, 5 minutes après l’arrestation de Tsvangirai, je peux en faire part à la presse mondiale...»
A trois semaines de la date officielle du scrutin, le président zimbabwéen dévoile chaque jour un peu plus sa stratégie de conservation du pouvoir. Désormais, l'Etat possède le monopole de la distribution de céréales dans tout le pays, et en période pré-électorale, selon Amnesty International, le régime va probablement, comme il l'a déjà fait, utiliser le Grain Marketing board comme un instrument politique.
Ces mesures comme les entraves faites à l'opposition ont provoqué un tollé international. En Afrique du Sud, le parti au pouvoir, l'ANC, s'est dit « très inquiet » par la nouvelle détention de Morgan Tsvanguirai. Un sentiment partagé par l'Union européenne, qui a également demandé la levée immédiate de la suspension des activités des ONG, tout comme l'ONU, qui parle d'une décision « déplorable ».
Responsable des affaires humanitaires à l'ONU
« J'exhorte le gouvernement du Zimbabwe à revenir sur sa décision de suspendre les organisations humanitaires... C'est une décision déplorable qui intervient à un moment critique...»
Sur ce sujet, Washinton et Londres ont accusé le régime d'utiliser la nourriture comme une arme électorale. Jusqu'à ce jour, selon les chiffres des Nations unies, plus de 4 millions de Zimbabwéens bénéficiaient de programmes alimentaires, et plusieurs ONG craignent aujourd'hui que leur absence sur le terrain ait de terribles conséquences.
« Après la retenue de plusieurs diplomates américains et britanniques à un barrage de police jeudi, l'ambassadeur du Zimbabwe à Londres a été convoqué au Foreign office... La suspension des ONG est aussi vivement dénoncée...»
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La crise au Zimbabwe provoque aussi des problèmes chez les voisins du Zimbabwe, qui doivent gérer des afflux de réfugiés à la recherche de travail, et de nourriture. La Zambie estime être la cible d'une campagne de dénigrement de la part de Harare, il faut dire que la Zambie la première a dénoncé la situation catastrophique du Zimbabwe en comparant le pays au « Titanic en train de couler ».
Ministre zambien de l'Information
« La Zambie a aidé les Zimbabwéens pour leur ... libération, c'est pour ça que nous n'avons aucune honte à leur dire qu'ils font mal les choses quand c'est le cas ... Comment un candidat peut-il faire campagne quand vous lui interdisez de tenir des meetings, et quand il est arrêté par la police, où qu'il aille ? Je pense que c'est inacceptable !... »
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