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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique du 16/07/2008

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)
Frédéric Couteau
(Photo RFI)
L’affaire fait la une à Madagascar et elle fait grand bruit dans les milieux diplomatiques : le départ de l’ambassadeur de France, Gildas le Lidec, après seulement 7 mois de présence. Que s’est-il passé ? C’est l’ambassadeur lui-même qui a annoncé son retour à Paris, lors de la célébration du 14 juillet à l’ambassade. Petite phrase remarquée de Gildas Le Lidec : « Je regrette profondément que le président de la République de Madagascar ne m’ait pas accordé la moindre chance pour pouvoir remplir l’exaltante mission dont je rêvais depuis longtemps ». Référence au fait que l’ambassadeur n’ait jamais été reçu en audience par Marc Ravalomanana, malgré ses demandes répétées.

Un homme qui faisait peur !

Pourquoi ? Pour le quotidien malgache Les Nouvelles, « Gildas Le Lidec aurait été dès le départ indésirable à Madagascar en raison d’affectations antérieures en tant qu’ambassadeur de France dans certains pays africains dont la situation politique n’est toujours pas stabilisée jusqu’à maintenant. »

« Superstitieux, le N°1 malgache a développé une peur bleue contre le  chef de la mission diplomatique française, précise Madagascar Tribune. A cause notamment de ses affectations en RDC et en Côte d’Ivoire. Celui-ci paie aujourd’hui au prix fort son passé sur lequel les autorités malgaches ont greffé tout une littérature invraisemblable et irrationnelle. » Ce qui fait dire à Madagascar Tribune que « Ravalomanana a gagné ». La Gazette de la Grande Île, autre quotidien malgache, va plus loin en affirmant que « Ravalomanana expulse l’ambassadeur de France ».

« Il vient pour tuer le président »

Le Figaro, en France, apporte quelques éclaircissements : « Le protestant évangéliste Marc Ravalomanana a la réputation d’être très superstitieux dans un pays où la croyance en des êtres surnaturels maléfiques tient une grande place. A-t-il assimilé Gildas Le Lidec à l’un de ces fantômes qui peuplent l’île rouge ? C’est probable », affirme Le Figaro, qui précise également que le président malgache aurait directement réclamé la tête de l’ambassadeur à Nicolas Sarkozy, en déclarant : « Il porte la poisse ».

En fait, poursuit le quotidien français, « les ennuis du diplomate avaient commencé dès l’an dernier par une campagne de presse orchestrée par l’entourage du chef de l’Etat. « Il vient pour tuer le président », prévenaient les journaux. Les médias mettaient en cause le passé de l’ambassadeur en poste à Kinshasa lors de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila en octobre 2000, puis en fonction à Abidjan de 2002 à 2005 durant la rébellion armée contre Laurent Gbagbo. » Voilà pour l’explication du Figaro. Rajoutons que, pour couronner le tout, Gildas Le Lidec était arrivé en poste à Antananarivo, en février dernier, juste au moment du passage du cyclone Fame.

Pourquoi lui et pas les autres ?

Encore beaucoup de commentaires dans la presse du continent à propos de la menace d’arrestation par la Cour pénale internationale du président soudanais Omar el-Béchir. Pourquoi lui et pas les autres ? Une interrogation qui revient souvent dans les analyses des journaux, notamment celle du Quotidien à Dakar. Le journal sénégalais ne remet pas en cause les accusations dont le président soudanais fait l’objet. « Le problème, écrit-il, est que les idéologues de la culpabilité à géométrie variable qui officient à la Cour pénale internationale, ne s’attaquent jamais à des chefs d’Etat protégés par des puissances politiques ou financières. » Et le Quotidien de citer le président congolais Denis Sassou Nguesso, l’Israélien Ariel Sharon, ou encore le président américain George Bush. « L’inculpation prononcée par le juge Moreno Ocampo n’aurait jamais eu lieu, s’exclame le journal sénégalais, si Omar el-Béchir avait été un allié inconditionnel des Etats-Unis, de la France ou de la Grande-Bretagne. Les chasses à l’homme se font à la tête du client chez des juges sous influence. C’est cela qui est choquant ! », déplore le Quotidien.

el-Béchir sur les traces de Mugabe…

Le Potentiel, au Congo Démocratique est sur la même ligne : « Dans ce travail admirable et courageux de la CPI, le mieux consisterait à éviter la politique de deux poids, deux mesures, affirme le quotidien congolais. De s’abstenir de toute « justice sélective » qui viserait d’abord les plus faibles, notamment en Afrique, et épargnerait les plus forts. »

Enfin, le point de vue de L’Observateur au Burkina Faso. L’Observateur qui n’est guère optimiste. « Avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête, écrit-il, il faut craindre que le général-président ne trouve-là une occasion d’en finir avec les pauvres soldats de la force hybride ONU-UA (…). Et surtout, poursuit L’Observateur, il faut craindre que, de peur de connaître le sort réservé aux anciens chefs d’Etat Slobodan Milosevic et Charles Taylor, le président soudanais, au pouvoir depuis 19 ans, déjà peu enclin à l’alternance, n’opte, par instinct de conservation, d’aller à l’école de Mugabe. Simplement en décidant de s’accrocher au pouvoir jusqu’à ce que la mort l’en éloigne. »


par Frédéric  Couteau

[16/07/2008]


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