Article publié le 18/07/2008 Dernière mise à jour le 18/07/2008 à 12:53 TU
La Chambre basse d'Haïti a confirmée, par 61 voix pour, un contre, et 20 abstentions, la nomination de Michèle Pierre-Louis au poste de Premier ministre. Cette économiste de 61 ans avait été désignée par le président Préval pour succéder à Jacques Edouard Alexis, destitué en avril dernier à la suite des violentes émeutes de la faim dans le pays. Cette nomination devra être approuvée par le Sénat la semaine prochaine. Mais un autre élément pourrait entrer en compte : la polémique sur l'éventuelle homosexualité de Michèle Pierre-Louis.
Avec notre correspondant au Port-au-Prince, Vario Seran
Depuis le mois d’avril, le président René Préval n’a pas réussi à imposer ses choix pour le poste de Premier ministre, et le pays n’a pas de gouvernement.
( Photo : AFP )
Michèle Duvivier Pierre-Louis gagne cette première manche grâce au vote massif des députés dont elle avait pourtant le plus à craindre, ceux de la Coalition des parlementaires progressistes CPP.
C'est une ultime rencontre avec ce bloc majoritaire à la Chambre basse et « mangeur » de Premier ministre qui a fait tout basculer.
Lors de ses échanges, la candidate a clarifié sa vision et démentie les accusations sur sa vie privée et le tour est joué.
Michèle Duvivier Pierre-Louis devra également être confirmée par le Sénat avant de présenter sa déclaration de politique générale devant chacune des deux Chambres pour ratification.
L'étape du Sénat promet d'être plus laborieuse vu la fragilité du quorum et l'inexistence d'un bloc majoritaire. La participation ou non des partis politiques au futur gouvernement pourrait déterminer l'orientation du vote au Sénat.
L'épreuve à venir du Sénat |
La controverse autour de la personnalité de Michèle Duvivier Pierre-Louis ces dernières semaines s'est plus nourrie de rumeurs sur son homosexualité présumée que de la contestation de la capacité juridique de cette économiste reconnue pour son engagement social à exercer la fonction de chef du gouvernement. La question n'a cependant guère pesé dans le vote des députés qui ont été 61 à ratifier le choix présidentiel ; une rencontre préalable avec les membres du bloc majoritaire à la chambre basse, la CPP ou concertation des parlementaires progressistes, avait notamment permis au Premier ministre pressenti de qualifier de mensonges les rumeurs la concernant. Un seul député a invoqué la moralité pour voter contre. Les vingt abstentions s'expliquent, elles, par des raisons politiques. Le Sénat devrait à son tour se prononcer dans les prochains jours. Cinq au moins de ses membres ont menacé de s'opposer à l'arrivée de Michèle Pierre-Louis à la Primature pour les mêmes raisons de moralité. Ce qui pourrait ne pas suffire à lui barrer à la route, ce vote de ratification étant acquis à la majorité simple des 18 sénateurs en fonction. Mais l'étape suivante, celle du débat de politique générale dans l'une et l'autre chambre, à laquelle elle devra ensuite se soumettre, promet d'être ardue. Il faudra alors à Michèle Pierre-Louis recueillir le vote favorable de seize sénateurs. RFI |
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