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Commerce mondial

Encore beaucoup d'ombres sur les négociations de l'OMC

Article publié le 28/07/2008 Dernière mise à jour le 28/07/2008 à 16:08 TU

Poker menteur, loi du plus fort, retournements de situations : la conférence ministérielle de l'OMC réunie depuis une semaine n'a plus que 3 jours pour aboutir.( Photo : AFP )

Poker menteur, loi du plus fort, retournements de situations : la conférence ministérielle de l'OMC réunie depuis une semaine n'a plus que 3 jours pour aboutir.
( Photo : AFP )

Après la décision coup de tonnerre dimanche de la Chine de fermer son marché au sucre, au blé et au coton, d'autres pays choisissent aussi de maintenir une position dure. L'Inde qui refuse toujours le dernier compromis en date est confortée par au moins 80 pays. Et les pays ACP aimeraient bien bloquer l'accord inespéré sur la banane, intervenu entre pays latino-américains et l'Union européenne. Les pays « du sud » sont désormais divisés.

Avec notre envoyée spéciale à Genève, Mounia Daoudi

Susan Schwab, la représentante américaine au commerce, ne cache pas son agacement. Selon elle, le projet de Pascal Lamy était équilibré. Pourtant, a-t-elle dénoncé, un petit nombre de pays émergents, ont pris un malin plaisir à déstabiliser ce fragile équilibre. « Lorsque on tire un fil, on défait tout l'ouvrage », a-t-elle insisté, visiblement excédée.

Et c'est encore une fois l'Inde qui était désignée. Kamal Nath, le ministre du Commerce indien, a en effet réussi à rallier la moitié des pays membres de l'OMC autour du mécanisme de sauvegarde spécial. Il s'agit d'une protection tarifaire souhaitée par les pays en développement en cas de flambée des importations d'un ou de plusieurs produits agricoles. Selon eux, le projet Lamy ne répond pas suffisamment à leurs attentes.

Le mécanisme de sauvegarde

Le projet de Pascal Lamy stipule qu'un pays puisse augmenter ses

droits de douane jusqu'à 15% au-dessus de ses niveaux actuels si la  flambée d'importations dépasse 40%.

Mais l'Inde, l'Indonésie, la Turquie, les Philippines et des

représentants du groupe africain jugent que ce seuil de 40% est trop

élevé et les empêchera de déclencher le mécanisme de sauvegarde.

A l'inverse, des exportateurs comme le Paraguay, l'Uruguay, le

Costa Rica et le Chili ont indiqué qu'ils souhaitaient une

utilisation la plus restrictive possible de ce mécanisme.

Le directeur général de l'OMC a convoqué à midi ce lundi le groupe des sept grandes puissances commerciales. Il est à parier que le sujet sera largement abordé. Et Kamal Nath, fort du soutien d'au moins 80 pays, ne pliera pas s'il n'obtient pas satisfaction.

Le mécanisme de sauvegarde, pomme de discorde entre Inde et Etats-Unis

« L'Inde est avec le G33, le groupe africain et les pays ACP... Il y a des progrès mais il y a encore des dossiers à résoudre...»

écouter 01 min 20 sec

28/07/2008 par Mounia Daoudi

Autre sujet sensible, la banane ; un accord inespéré est intervenu entre la Commission européenne et les pays latino-américains sur le sujet, qui les a opposés pendant plus de trois décennies. Au grand dam des pays ACP, qui ont déposé une contre-proposition.  

Fin de la guerre de la banane ?

« Les pays ACP qui exportent leurs bananes sans droit de douane vers l'Union européenne sont déçus et inquiets, comme le ministre camerounais du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana... Ils menacent de bloquer l'ensemble des négociations OMC s'ils n'obtiennent pas de compensations... »

écouter 02 min 05 sec

28/07/2008 par Mounia Daoudi

Enfin, le sujet du coton n'est toujours pas sur la table, 7 jours après le début de la réunion ministérielle de Genève. Les pays africains réclament notamment l'arrêt ou au moins une baisse très substantielle des subventions des Etats-Unis à leurs producteurs, qui faussent toute concurrence. 

Mamadou Sanou

Ministre burkinabe du Commerce et coordinateur du C4, l'Initiative coton qui regroupe Mali, Burkina Faso, Bénin et Tchad.

« Les Américains nous ont demandé de patienter encore... Nous allons prendre contact avec le président des négociations pour faire aboutir notre réclamation... Mais nous avons des dinosaures en face de nous »

écouter 00 min 51 sec

28/07/2008 par Mounia Daoudi