par Myriam Berber
Article publié le 05/08/2008 Dernière mise à jour le 06/08/2008 à 06:28 TU
La crise financière consécutive à la crise des crédits hypothécaires à risques («subprimes ») continue de peser sur le bilan des banques françaises. La Société Générale a annoncé, mardi 5 août 2008, un bénéfice net au deuxième trimestre en baisse de 63% à 644 millions d’euros, contre 1,74 milliard à la même période l’année dernière. Un résultat largement amputé par les activités d'investissement dans les crédits à risque. Au total, les pertes de la banque liées à la crise des « subprimes » sont estimées à près de 5 milliards d’euros depuis l'été dernier.
Directeur général de la Société Générale
« Ce ralentissement est lié à la conjoncture. »
La crise se reflète aussi dans l’activité du pôle de Financement et d’Investissement (BFI) de la banque, le principal moteur de croissance de la Générale. La banque d’affaires accuse une perte de 186 millions d’euros au deuxième trimestre. La banque de détail, jusqu’ici plutôt résistante à la crise, montre également des signes de faiblesse. L’affaire des fraudes attribuées au trader Jérôme Kerviel a terni l’image de la banque et commence à se faire sentir sur la clientèle. La banque n’a ainsi ouvert que 23 100 nouveaux comptes en France au deuxième trimestre, contre 45 000 à la même période de l’an dernier.
HSBC résiste
A BNP Paribas, l’impact de la crise est plus modeste. BNP Paribas, spécialisée dans la banque de détail et prudente en matière d’investissement, devrait annoncer mercredi un recul de 30% avec un bénéfice de 1,5 milliard d’euros. Les résultats de Natixis et Crédit Agricole sont, quant à eux, attendus à la fin du mois. Partie voici un an d'outre-Atlantique, la crise des « subprimes » a largement fragilisé l'ensemble des banques mondiales. Au menu : des pertes prévisibles, les dépréciations dues à la faillite des rehausseurs de crédit, celles dues aux activités de titrisation (transformation des crédits en titres financiers) et les conséquences du ralentissement économique.
La banque britannique HSBC, la première banque européenne a, elle aussi, annoncé des comptes semestriels en baisse de 29% du fait de son exposition aux crédits hypothécaires. Au premier semestre, son résultat net atteint 7,72 milliards de dollars au total. Malgré la crise financière, HSBC demeure rentable avec des résultats solides, notamment en Europe. A l’inverse, ses bénéfices aux Etats-Unis sont en baisse. La banque de détail du groupe a enregistré une perte de 2,2 milliards de dollars. Dans les pays émergents où HSBC réalise les 2/3 de ses bénéfices, les dirigeants du groupe annoncent également une baisse de régime, notamment en Asie.
De son côté, Fortis, le bancassureur de Belgique et des Pays-Bas fait également les frais de la crise du marché du crédit. Le groupe de services financiers a dégagé un bénéfice net de 830 millions d’euros, soit deux fois moins que l’an dernier. Ces résultats confirment la mauvaise gestion de la crise par la direction du groupe. En juillet dernier, le patron du groupe Jean-Paul Votron a été contraint à la démission par les actionnaires et remplacé par Hermann Verxilst.
A écouter
Responsable de la gestion actions, chez Barclays Capital
« Il est assez probable que cet affaiblissement va perdurer, et que l'intérêt des investisseurs va revenir vers des supports plus classiques, pour l'essentiel vers les actions. »
05/08/2008 par Eric Amiens
« Officiellement, la crise a coûté 400 milliards de dollars dans le monde, officieusement certains annoncent des pertes 5 fois supérieures. »
06/08/2008 par Valentine Oberti
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