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Russie/Géorgie

L'armée russe progresse en Ossétie du Sud

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 10/08/2008 Dernière mise à jour le 10/08/2008 à 12:02 TU

L'armée russe a pris le contrôle de Tskhinvali, la capitale de la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud en Géorgie, a admis dimanche un officiel géorgien. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs attaques visant des cibles stratégiques en Géorgie ont été conduites par Moscou, qui envoie sur place des renforts supplémentaires. Un peu plus tôt, la Géorgie avait annoncé le retrait de ses forces de la quasi-totalité de la région séparatiste, tandis que la Russie lui imposait un blocus maritime pour l'empêcher de recevoir des armes. Un nouveau front s'est ouvert en Abkhazie, autre république séparatiste soutenue par Moscou. Tbilissi demande aux Etats-Unis de faire office de médiateurs dans la crise avec la Russie alors qu'à New York, aux Nations unies, les diplomates ne sont pas parvenus à s'entendre. L'Union européenne va tenter de son côté une médiation : le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l'Union européenne, est attendu à Tbilissi, la capitale géorgienne. 

La carcasse d'un char géorgien dans la capitale ossète, Tskhinvali, atteste des affrontements de la nuit du 9 août 2008.(Photo : Reuters)

La carcasse d'un char géorgien dans la capitale ossète, Tskhinvali, atteste des affrontements de la nuit du 9 août 2008.
(Photo : Reuters)

L’intervention de la Russie s’est intensifiée dans la matinée de dimanche, alors que Moscou s’apprêterait à lancer une attaque massive, selon Tbilissi. Près de 6 000 soldats ont été acheminés en Géorgie depuis le début des affrontements le 7 août, après que l’armée géorgienne eut tenté de reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud.

Quatre mille hommes supplémentaires ont été envoyés en renfort dans la soirée. Dimanche matin, les forces russes ont bombardé un aérodrome militaire, proche de l’aéroport international de Tbilissi, appartenant à une entreprise fabriquant des avions de combat Soukhoï.

Extension du conflit à l'Abkhazie

Le conflit s'est étendu dans la journée de samedi. Un nouveau front a été ouvert en Abkhazie, autre région séparatiste de Géorgie, soutenue, comme l’Ossétie du Sud, par Moscou. Des navires de la flotte russe seraient arrivés à Otchamtchyra, port de la république séparatiste géorgienne d’Abkhazie, en provenance de la base de Sébastopol, en Ukraine. De leur côté, les séparatistes ont affirmé avoir repoussé une attaque menée sur la capitale de cette région, Tskhinvali, dans la nuit.

Selon un responsable des Nations unies, les autorités abkhazes auraient demandé à l'ONU de retirer ses observateurs de la vallée de Kodori, sans donner d'explications. Les forces abkhazes se seraient préparées dans la nuit à engager une opération, « sans doute dans la matinée », précise le responsable.

L’angoisse des Géorgiens


Avec notre envoyée spéciale à Tbilissi
, Béatrice Leveillé

La télévision géorgienne diffuse en boucle les images d’une longue colonne de chars russes qui pénètrent en Abhkazie par la vallée de Kodori. Une route encaissée, des sommets enneigés, des Abkhazes qui jettent des fleurs sur les chars russes et qui applaudissent le convoi.

Une démonstration de force impressionnante qui effraie les Géorgiens déjà très inquiets que leur territoire ait été bombardé. Il y a deux jours, leur président, Mikhaïl Saakachvili, leur annonçait qu’il contrôlait Tskhinvali, la capitale de l’Ossétie du Sud.

Aujourd’hui, un porte-parole militaire annonce le retour des troupes géorgiennes encore en Ossétie du Sud pour permettre la création d’un corridor humanitaire. Les Ossètes pourraient ainsi quitter la zone de combat et les Russes pourraient évacuer leurs morts et leurs blessés.

« Les militaires restent en état de guerre », disent les Géorgiens, mais les plus avertis pensent que le corridor humanitaire est un prétexte, le rapport de force inégal et que c’est une défaite annoncée.


Troisième échec du Conseil de sécurité

Une troisième réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, convoquée samedi soir, s'est soldée par un échec. Les diplomates ne sont pas parvenus à s’entendre sur une déclaration commune de cessez-le-feu.

Les négociations de l'ONU dans l'impasse

« Encore une fois le dialogue de sourd entre la Géorgie et la Russie a occupé l'essentiel de la réunion, oubliant parfois le langage diplomatique. »

écouter 01 min 09 sec

10/08/2008 par Fabienne Sintes

Les Etats-Unis attribuent la responsabilité des violences à la Russie. L’ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, a justifié l’opération militaire conduite par Moscou en s’appuyant sur l’intervention de l’Otan au Kosovo en 1999.

La Russie affirme intervenir pour protéger les populations civiles et mettre fin aux violences. Le Premier ministre Vladimir Poutine a appelé à enquêter sur des actes de « génocide ». Moscou ignore la demande de cessez-le-feu de l’Union européenne, au nom de laquelle le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, devrait se rendre prochainement à Tbilissi.

A écouter

La position des Etats-Unis face au conflit ossète

« Les Américains ne sont pas prêts à mourir pour Tbilissi. Toute suggestion d'une intervention militaire est rejetée catégoriquement. »

10/08/2008 par Jean-Louis Pourtet