par RFI
Article publié le 09/09/2008 Dernière mise à jour le 09/09/2008 à 19:30 TU
L'objectif, lui, reste inchangé : construire pour 100 millions d'euros une usine dans la région de Tunis qui assemblera les pièces de fuselage fabriquées dans les usines de Méaulte et de Saint-Nazaire, en France.
Cette usine tunisienne de tôlerie et de traitements de surface devrait créer 1 500 emplois et verra le jour grâce aux immenses avantages concédées par la Tunisie à Airbus : avec de très larges exonérations fiscales, la gratuité des terrains et une formation du personnel prise en charge par l'Etat. C'est donc un revers pour le voisin marocain qui fait office, jusqu'ici, de géant de la délocalisation aéronautique au Maghreb.
L'autre perdant est le sous-traitant Latécoère qui a monté le projet. Lot de consolation : Latécoère devrait cependant prendre part pour moins de 10 % dans le projet Airbus-Tunisie dont la mise en route est prévue pour fin 2009.
Après « Power 8 », « Power 8+» |
En lançant son premier plan Power 8, en début d'année dernière (10 000 suppressions d'emploi et 5 milliards d'économies en 4 ans), EADS avait tablé sur un euro à 1,35 dollar. La chute continue du billet vert a, selon le constructeur européen, rendu nécessaire 1 milliard d'euros d'économies supplémentaires, dont 650 millions d'euros chez Airbus. Pour ce faire, l'avionneur va accélérer les implantations d'usines en zone dollar et dans les pays à bas coûts : la Tunisie, mais aussi l'Inde pour la qualité de ses ingénieurs, la Chine, la Russie, le Mexique, pour des productions dites « classiques ». Ce qui ne veut pas dire qu'il y aura des suppressions d'emplois en Europe, au contraire, affirme Louis Gallois, le président exécutif d'EADS. Le site d'Augsbourg, en Allemagne, sera par exemple renforcé étant donné l'augmentation de la charge de travail d'Airbus, amené à produire moitié plus d'ici quatre ans. A Toulouse (sud-ouest de la France), les syndicats voient malgré tout d'un oeil méfiant cette « externalisation » de la production, qu'ils qualifient, eux, de « délocalisation ». Ils craignent qu'à terme l'avionneur ne délaisse ses filiales européennes. |
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