par RFI
Article publié le 30/09/2008 Dernière mise à jour le 01/10/2008 à 01:06 TU
La bourse de Wall Street a fortement rebondi mardi dans l'espoir d'un accord prochain sur le plan de sauvetage des banques.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse
L'absence du Congrès, qui a ajourné sa session pour deux jours à l'occasion du Nouvel an juif, pourrait donner l'impression qu'il ne se passe rien. C'est pour cette raison que George Bush est apparu une fois de plus mardi matin avant l'ouverture des marchés pour rassurer qu'il ne resterait pas sur un échec. Il a expliqué que son gouvernement travaillait avec les dirigeants du Congrès pour qu'une solution avance au plus vite.
« Mon gouvernement aura des discussions aujourd'hui avec les dirigeants du Congrès pour savoir comment nous pouvons faire avancer le processus législatif. »
Il serait techniquement possible de remettre le même texte au vote mais avec le risque d'obtenir le même résultat. Il paraît plus probable qu'il contiendra des modifications ou des ajouts afin de donner à ceux qui voudraient changer d'avis un prétexte pour le faire.
Le problème est que, dans la mesure où des voix ont manqué dans les deux camps, il ne faudrait pas que l'adaptation du texte fasse perdre des votes d'un côté pendant qu'il en ferait gagner de l'autre.
Une proposition circulait mardi matin qui serait d'augmenter la garantie du gouvernement sur les comptes bancaires. Elle passerait de 100 000 à 250 000 dollars, ce qui rassurerait les petites entreprises et serait d'une manière générale une mesure populaire.
Les deux candidats à la présidentielle, John McCain et Barack Obama, ont endossé cette proposition, ce qui laisse à penser qu'elle pourrait ramener des voix dans les deux partis.
Un vote dans un contexte d'élections parlementaires
L’analyse du vote fait apparaître une étrange coalition de conservateurs républicains, voués à la protection du contribuable, et de l’aile gauche du parti démocrate, outrée que cet argent aille à des institutions financières et non aux pauvres. Ces deux tendances ont été attisées par les discours populistes de commentateurs de radio locaux.
Contrairement aux sénateurs qui sont élus par l’ensemble d’un Etat, les représentants émanent d’une communauté limitée qui les renouvelle tous les deux ans, et dont ils reflètent les humeurs et les intérêts particuliers.
On constate ainsi que tous les républicains et la grande majorité des démocrates, qui vont faire face à une réélection difficile dans cinq semaines, ont voté « non ». En revanche, les parlementaires des deux bords, qui prennent leur retraite, ont voté en faveur du plan, à l’exception de deux d’entre eux qui briguent un siège au Sénat.
De même, il y a une forte majorité de « non » chez les parlementaires de la communauté afro-américaine qui représentent des circonscriptions pauvres. Un autre exemple frappant est celui du Texas, l’Etat de George Bush, où sur 19 circonscriptions républicaines, 14 ont voté contre le plan.
Il s’agit sans doute là de l’influence de Ron Paul, un représentant républicain qui se présente à l’élection présidentielle en candidat dissident et qui milite, avec un grand succès local, pour la limitation du pouvoir du gouvernement fédéral.
« Aucun nouveau vote n'est encore prévu [...] pourtant ce sont bien les valeurs bancaires qui ont grimpé le plus. »
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Professeur d'histoire à l'université de Lyon, spécialiste des Etats-Unis contemporains.
« Ce que les électeurs américains veulent surtout c'est ne pas utiliser l'argent du contribuable pour venir en aide aux banques américaines. »
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