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Chronique des matières premières

La débâcle financière bouleverse la donne

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Lundi 22 septembre, le marché du pétrole a fait un bond stupéfiant de 16%. Une semaine plus tard, on ne sait toujours pas expliquer avec certitude les ressorts de cette hyper volatilité. Car pour le pétrole comme pour les autres matières premières, la crise financière qui a éclaté à la mi-septembre rend obsolète les grilles de lecture en vigueur. « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? », s’interroge un analyste des marchés agricoles. Après les convulsions de Wall Street, voilà que les oscillations de Washington ajoutent à la confusion. Les débats au Congrès sur l’adoption du plan Paulson de sauvetage des banques n’ont fait qu’amplifier le climat d’incertitude.

L’excellente tenue du cours de l’or – au-dessus des 900 dollars l’once en fin de semaine – synthétise bien l’atmosphère attentiste qui prévaut sur la plupart des autres marchés. Le plan de sauvetage est incontournable, mais la note promet d'être salée. La récession qui se profile dans la foulée de la crise financière est un motif d’inquiétude récurrent. Quand l’activité industrielle ralentit, la demande en matières premières s’essouffle et par conséquent, les cours déclinent. Le plan de sauvetage mis au point par Henry Paulson pourrait avoir des répercussions néfastes sur l’économie pendant au moins deux ans, estiment les plus pessimistes.

Dans le même temps, la débâcle bancaire engendre un autre phénomène : l’assèchement du crédit qui pourrait au contraire faire rebondir les cours car les banques y regardent maintenant à deux fois avant de prêter, surtout pour des projets de plus en plus coûteux, que ce soit dans l'extraction minière ou dans le forage pétrolier où les coûts de production sont de plus en plus élevés. Faute d'argent, des projets d’extraction minière ou pétrolière risquent de tomber aux oubliettes. Le manque de disponibilités de crédit est aussi une préoccupation dans les milieux agricoles, les banques continueront-elles à financer les campagnes comme par le passé ? En clair, l'offre de matières premières pourrait s'étioler encore plus vite que la demande, avec un effet haussier garanti pour l'ensemble des marchés.


par Dominique  Baillard

[29/09/2008]

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