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Zimbabwe

Harare qualifie de «dégoûtants» les leaders occidentaux

par  RFI

Article publié le 10/12/2008 Dernière mise à jour le 10/12/2008 à 12:32 TU

Le pouvoir zimbabwéen n'a pas tardé à riposter, verbalement, à la pression de la communauté internationale. Le président Mugabe est poussé à la démission par de nombreux dirigeants politiques et accusé de ne rien faire pour enrayer l'épidémie de choléra qui ravage son pays. Ses alliés le défendent avec virulence.

Les alliés du président zimbabwéen Robert Mugabe le défendent ardemment face aux pressions internationales qui réclament sa démission.(Photo : Reuters)

Les alliés du président zimbabwéen Robert Mugabe le défendent ardemment face aux pressions internationales qui réclament sa démission.
(Photo : Reuters)

Les mots sont forts et cinglants. Le ministre zimbabwéen de l'Information a qualifié de « dégoutants » les leaders étrangers qui ont appelé le président Mugabe à démissionner. Il accuse par ailleurs l'Occident de comploter en vue d'une invasion militaire.

Pour le ministre zimbabwéen, « l'Occident après avoir étranglé le pays par les sanctions, l'avoir contaminé avec du choléra et de l'anthrax, cherche aujourd’hui à justifier une intervention militaire ».

Concernant l'épidémie du choléra, le gouvernement d'Harare affirme que l'épidémie est sous contrôle, que les produits pour purifier l'eau sont suffisants et que le pays a suffisamment de devises pour réaliser les travaux d'assainissement nécessaire.

Les militaires sont exaspérés

« La semaine dernière les hauts-gradés ont raflé l'argent liquide prévu pour les militaires en bas de l'échelle hiérarchique. Exaspérés ils se sont révoltés et ils sont prêts, selon ce sous-officier, à reprendre le chemin de la rue et à saisir leurs armes pour affronter la police de Mugabe. »

10/12/2008 par Matthieu Rochefort

« Le temps de partir »

La réaction du pouvoir zimbabwéen n'a donc pas tardé après la déferlante internationale de ces derniers jours pour demander le départ du chef de l'Etat. Il y a eu Nicolas Sarkozy et Javier Solana, bien avant eux, Gordon Brown, et aujourd’hui c'est le président américain George Bush qui a indiqué « qu'il était temps pour Robert Mugabe de partir ».

Le locataire de la Maison Blanche a appelé les pays voisins du Zimbabwe à « rejoindre le chœur » de ceux qui appellent à la fin de l'hégémonie et de la tyrannie du président zimbabwéen.

Parmi les pays de la SADC, seul le Botswana a durci le ton. L'Afrique du Sud s'est pour sa part démarquée de ces appels à la démission du président Mugabe. Pretoria privilégie toujours l'option d'un gouvernement d'union nationale.

George Bush : « Robert Mugabe doit partir »

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

 

Condoleezza Rice l’avait déjà dit la semaine dernière, le président Bush le confirme :« Robert Mugabe doit partir. »

Dans un bref communiqué au ton particulièrement ferme, il déclare : « à travers le continent des voix africaines disent courageusement que le moment est venu pour Mugabe de quitter le pouvoir. Ces leaders partagent le désir du Zimbabwéen moyen de voir le pays retrouver la paix, la démocratie et la prospérité. »

 

Le président américain s’engage à coopérer avec d’autres pays pour mettre fin à la violence et endiguer le désastre humanitaire et il promet d’aider le Zimbabwe à se relever une fois qu’un gouvernement légitime, reflétant des résultats des élections de mars, sera en place.

 

Comme le représentant du Zimbabwe n’a aucune intention de s’en aller dans l’immédiat, il reviendra très probablement à Barack Obama de traiter avec lui. Mugabe lui avait envoyé un chaleureux message de félicitation lors de son élection, mais il ne doit pas s’attendre pour autant à avoir de meilleures relations avec la Maison Blanche.

 

Susan Rice, proche conseillère du président élu et future représentante des Etats-Unis à l’ONU est connue pour être une avocate passionnée des droits de l’homme.