Article publié le 20/12/2008 Dernière mise à jour le 21/12/2008 à 09:53 TU
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
De violents combats ont éclaté dans la localité de Nampala, à 400 kilomètres au nord-est de Bamako, près de la frontière mauritanienne, le 20 décembre 2008.
(Carte : RFI)
Tout a commencé très tôt, samedi matin. Une bande, dont la présence dans la zone avait été signalée il y a quelques jours déjà, a débarqué dans la localité de Nampala, située à la frontière mauritanienne.
La garnison militaire de Nampala a été la cible des assaillants. Ils ont ouvert le feu à l’arme lourde. D'abord surprise, l’armée malienne a riposté. Dans un premier temps, les forces étaient inégales et des renforts de troupes régulières ont été dépêchés sur les lieux. Les tirs ont duré plusieurs heures.
Les assaillants sont des proches d’Ibrahima Bahanga, chef de l’un des groupes de rebelles touaregs du Mali, qui ont revendiqué l’attaque. Ces événements interviennent une semaine après l’appel au dialogue et à la paix, lancé aux rebelles par le président malien, Amadou Toumani Touré.
Bureau de la presse de l'armée malienne
« Le poste militaire a été attaqué par une bande armée liée aux narco-trafiquants.Le bilan est de 9 morts et 12 blessés du côté de l'armée, et 11 morts et de nombreux blessés du côté des assaillants. Nous avons engagé une poursuite pour mettre les assaillants hors d'état de nuire...».
Porte-parole de l'Alliance du Nord pour le Changement
« En dépit des déclarations d'Ahmani Toumani Touré, on assiste depuis septembre à un rejet du dialogue par les autorités maliennes. Aucun effort n'ést fait pour revenir à la table des négociations, au contraire, des milliers de militaires occupent le nord du Mali...».
Même si tous les groupes de rebelles touaregs du Mali ne sont pas impliqués dans les événements de Nampala, il va falloir recoller les morceaux. La médiation algérienne, qui a le soutien des pays occidentaux, a déjà un plan d’action : condamner les attaques, prendre contact avec les uns et les autres. Mais dans cette affaire, les rebelles risquent de perdre un allié de taille : le président Amadou Toumani Touré.
Contre les durs de son armée, contre son opinion publique, il a, jusque là, opté pour la négociation en vue de résoudre la crise. En visite de terrain à l’intérieur du pays, il a encore une fois appelé au calme et à l’unité. Mais pourra-t-il résister encore longtemps à tous ceux qui lui demandent d’utiliser la méthode forte face aux rebelles ?
Des heures de combats très violents |
Visiblement les soldats maliens ont été pris par surprise. Très tôt dans la matinée, un groupe d'hommes armés a pénétré dans la localité de Nampala, près de la frontière mauritanienne. Leur cible : le poste militaire, et sa garnison. Les soldats, d'abord submergés par le nombre ont, dans un second temps, reçu des renforts. Les affrontements ont finalement cessé en millieu de journée. L'opération a ensuite été revendiquée par les rebelles touaregs de l'Alliance du Nord pour le changement. Le groupe dirigé par Ibrahim Ag Bahanga a annoncé avoir tué au moins 20 soldats et volé des armes. Côté militaire, on donne un tout autre bilan : 9 morts et 12 blessés dans les rangs de l'armée, 11 tués chez les rebelles, que le ministère de la Défense décrit comme « une bande armée, liée aux narco-trafficants ». Le processus de paix prend donc un nouveau coup alors que le président Amadou Toumani Touré avait invité il y a quelques jours les groupes rebelles à faire la paix. Selon l'Alliance du Nord, le gouvernement fait des déclarations de bonnes intentions, mais refuse toujours toute négociation. Les rebelles réclament l'intervention du médiateur algérien, mais aussi de l'Union européenne et de pays de la région comme la Libye et le Burkina Faso. RFI |
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