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Etats-Unis

Crise économique : Barack Obama prône un plan de relance musclé

Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 16:15 TU

Le président élu américain Barack Obama lors de son discours sur l'économie à l'université de George Mason à Fairfax en Virginie, le 8 janvier 2009.(Photo : AFP)

Le président élu américain Barack Obama lors de son discours sur l'économie à l'université de George Mason à Fairfax en Virginie, le 8 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Le président américain élu Barack Obama a souligné jeudi l'urgence à mettre en oeuvre un plan de relance massif pour éviter aux Etats-Unis de longues années de récession. Il a reconnu que ce plan, qui pourrait dépasser les 775 milliards de dollars sur deux ans, allait encore creuser le déficit du budget. Pour 40%, ce plan consiste en des réductions d'impôts. 95% des familles américaines auront droit à une réduction d'impôts de 1000 dollars. La Réserve fédérale américaine a justement publié ce mercredi les chiffres du crédit a la consommation : il a reculé de 3,7% en novembre. Une telle baisse n'avait pas été enregistrée depuis 10 ans.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

On est bien loin désormais de l’euphorie de la victoire de Barack Obama. C’est un futur président très solennel qui s’est exprimé ce jeudi, un président élu qui veut à tout prix que ses concitoyens prennent la mesure de la gravité de la situation économique.

Avec 500 000 emplois supprimés en novembre, probablement 700 000 en décembre, la dégringolade de l’économie américaine s’est accélérée depuis l’élection de Barack Obama.

« L’an dernier, dit-il, nous avons perdu plus d’emplois qu’à aucun moment depuis la seconde guerre mondiale ». Et il prévient :la situation va encore vraisemblablement s’aggraver avant de s’améliorer. Mais cette crise, a-t-il encore expliqué, c’est aussi l’occasion de changer de politique, de gouverner autrement, et c’est bien ce qu’il a l’intention de faire avec ce plan de redressement qu’il entend faire voter le plus rapidement possible

« Oui » au volontarisme économique, mais aussi au renforcement du rôle de l’Etat dans l’économie. Cette crise n’est pas arrivée par hasard, explique Barack Obama. Elle est le résultat de la dérégulation et c’est maintenant qu’il faut renverser la vapeur.

Discours de Barack Obama : les mesures pour sortir de la crise

Barack Obama : « Cela va prendre du temps, peut-être des années, mais nous pouvons restaurer la prospérité. »

09/01/2009 par Donaig Ledu


Frapper vite et fort

Les principaux détails du plan de relance étaient déjà connus : des réductions d’impôts pour la plupart des citoyens, une politique de grands travaux, mais l’idée, c’est qu’il faut frapper vite et fort.

Fort, cela veut dire un plan qui pourrait se chiffrer à 700 ou peut-être 1 000 milliards de dollars, ce qui va encore creuser un déficit budgétaire déjà abyssal.

Frapper vite : Barack Obma en appelle solennellement au Congrès, qui n’est pas réputé pour sa capacité à réagir. Le Congrès – pourtant majoritairement démocrate, dont les membres ont déjà commencé à tergiverser – a expliqué qu’il leur faudrait peut-être un mois pour étudier tout cela. Barack Obama n’est pas encore investi qu’il prend déjà la mesure des limites de son pouvoir.

Premiers désaccords au sein du camp démocrate

« Les sénateurs ont critiqué la politique d’allègements fiscaux prévus par la nouvelle administration. Barack Obama voudrait notamment accorder 1 000 dollars de réduction d’impôt à 95 % des ménages américains. »

09/01/2009 par Stefanie Schüler


Barack Obama a promis une réduction d'impôts de 1 000 dollars

La quasi-totalité des ménages américains, 95% d'entre eux, vont bénéficier d'une réduction d'impôts de 1 000 dollars. Le président élu, Barack Obama, entend bien qu'ils les dépensent rapidement afin de relancer par le biais de la consommation, une machine économique enrayée par la restriction du crédit.

Ces réductions d'impôts, première étape dans l'application de la promesse électorale du candidat démocrate, représentent 40% du total de ce plan de relance. Un plan estimé à 775 milliards de dollars sur deux ans.

Autre axe fort développé par le président élu à quelques jours de sa prise de fonction : le doublement de la production d'énergies renouvelables en trois ans et l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments publics et de deux millions de logements.

Le coût de ce programme de relance économique va encore creuser davantage le déficit déjà abyssal du budget des Etats-Unis. Mais pour Barack Obama ne rien faire, ou faire trop peu, serait en définitive bien plus coûteux encore en matière d'emplois, de revenus et de confiance dans l'économie américaine.