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Piraterie

Le calvaire de l’équipage du «Faina»

par  RFI

Article publié le 12/01/2009 Dernière mise à jour le 12/01/2009 à 23:03 TU

Le cargo ukrainien <em>Faina</em> avait été arraisonné, le 25 septembre 2008., par des pirates somaliens.(Photo : Reuters)

Le cargo ukrainien Faina avait été arraisonné, le 25 septembre 2008., par des pirates somaliens.
(Photo : Reuters)

La situation des otages à bord du cargo ukrainien MV Faina semble se dégrader. Ce bateau, détenu depuis le 25 septembre par des pirates somaliens, transporte des dizaines de chars d'assaut et d'importants stocks de munitions. Interrogé par l'Agence France Presse, le capitaine du navire, Vladimir Nikolsky, a supplié pour que les négociations aboutissent rapidement et pour que le propriétaire du Faina entre en contact avec les ravisseurs. Selon ses déclarations, les conditions de vie de l'équipage se dégradent.

C'est donc un cri d'alarme qu'a lancé Vladimir Nikolsky. Interrogé par l'AFP, en présence des pirates, le capitaine du Faina  a déclaré que les vingt membres d'équipage souffraient. Ils seraient confinés dans une petite pièce, avec un repas par jour. « La moitié d'entre nous est malade, et l'autre va devenir folle », a déclaré le capitaine.

Bientôt quatre mois après l'abordage, les négociations semblent au point mort. Le docteur Saïd, interrogé lundi soir par RFI, se présente comme l'intermédiaire des pirates. Selon lui, le dialogue est très confus. Les ravisseurs, qui exigent une rançon en échange du navire, auraient été contactés par différents représentants. Mais les Somaliens ne veulent parler qu'avec le propriétaire du Faina. Officiellement, il s'agit de la société ukrainienne Tomex. Mais le capitaine désigne un Israélien comme véritable possesseur du cargo. Ce dernier refuserait d'engager toute négociation.

Il faut dire que l'affaire du Faina est sensible. Le bateau transporte 33 chars d'assaut T-72, une cargaison dont la destination est encore incertaine. Le Kenya assure qu'il s'agit d'une commande pour son armée. Mais d'autres sources soupçonnent une livraison secrète pour le Sud-Soudan, où un embargo sur les armes est en vigueur. En tous les cas, le temps presse. Les pirates menacent de s'en prendre à l'équipage si la situation perdure.

Le Kenya refuse le paiement d’une rançon

Le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, a critiqué lundi le paiement d'une rançon pour la libération du superpétrolier Sirius Star et prévenu que le Kenya ne paierait pas de rançon pour libérer le cargo ukrainien Faina. « Payer encourage les actes criminels et nous ne soutenons pas de telles initiatives », a-t-il notamment déclaré. Les pirates qui détiennent le Faina sont issus du même clan que ceux qui ont capturé le superpétrolier saoudien Sirius Star, libéré vendredi dernier après huit semaines d'intenses négociations.

Selon des informations non confirmées, la rançon payée aux pirates par l’armateur du navire serait de l’ordre de trois millions de dollars. Une partie du butin a été perdue dans le naufrage d’une embarcation des pirates, selon leur chef Mohamed Said. Le Sirius Star qui avait été capturé le 15 novembre dernier dans l’océan Indien appartient à Vela International Marine, une filiale de transport maritime de la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures Aramco.

Un autre groupe de pirates a relâché, samedi dernier, un autre navire de commerce, le Delight, cargo iranien immatriculé à Hong-Kong, transportant 36 000 tonnes de blé, qui avait été attaqué le 18 novembre dans le golfe d’Aden. Les pirates somaliens ont multiplié leurs actions en 2008 et conduit plus de cent attaques au large des côtes somaliennes, entraînant un déploiement important de navires de guerre dans la région.