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Nucléaire européen

Siemens prêt à divorcer d’Areva

par Myriam Berber

Article publié le 23/01/2009 Dernière mise à jour le 04/03/2009 à 11:20 TU

( Photo : DR )

( Photo : DR )

Le conglomérat allemand Siemens voudrait se défaire de ses 34% dans Areva NP, la filiale du groupe français spécialisée dans la fabrication de réacteurs nucléaires, selon le quotidien économique Les Echos. Le pacte qui lie les deux entreprises ne semble plus convenir à Siemens. Areva va devoir trouver un nouveau partenaire pour financer ses projets coûteux. Le pétrolier français Total et le groupe industriel Alstom font figure de favoris.

Selon des informations rapportées par le quotidien économique Les Echos, le groupe allemand Siemens devrait officialiser, mardi 27 janvier 2009, lors de son assemblée générale, sa sortie du capital de Areva NP, la filiale de réacteurs du groupe nucléaire français. L’accord conclu en 2001 avec le groupe nucléaire français Areva ne semble plus convenir à Siemens. Avec ses 34%, le géant allemand pouvait difficilement avoir son mot à dire sur la stratégie de développement d’Areva. « Son souhait de se renforcer n’a jamais été entendu par Paris », explique Les Echos.  

Areva, qui détient une option d’achat sur les actions de Siemens, va devoir se porter acquéreur de cette participation. Le coût de l’opération est estimé à quelque 2 milliards d’euros. La sortie du groupe allemand pourrait être pleinement effective au plus tard en 2012. Mais une clause du pacte qui lie les deux sociétés contraint Siemens à ne pas faire concurrence au géant français pendant huit ans sur les métiers du nucléaire. Selon les Echos, la chancelière allemande Angela Merkel aurait déjà appelé, mardi, la présidence française, pour tenter de renégocier cette clause. Une information que n’a pas voulu commenter le porte-parole du gouvernement allemand, pour qui la décision d’un éventuel retrait d’Areva est uniquement du ressort des entreprises.

Un champion français avec Alstom et Bouygues

Areva va devoir se trouver un nouveau partenaire pour financer son développement. Le départ de Siemens pourrait représenter une aubaine pour le groupe industriel Alstom et à son principal actionnaire (30%) Bouygues. Son patron, Patrick Kron, prêche depuis longtemps pour un rapprochement avec Areva dans le but de créer un champion mondial dans la production d’équipements pour centrales électriques. Et le président français Nicolas Sarkozy a fait part à plusieurs reprises de sa volonté de racheter la participation de Siemens. Son but : créer un champion industriel français avec Alstom et Bouygues.

Mais la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, a toujours affiché sa préférence pour un rapprochement avec Total qui est déjà présent à hauteur de 1% dans le capital du groupe. Le pétrolier français a manifesté à plusieurs reprises ces derniers mois son souhait de se développer dans le nucléaire. Il est déjà associé à Areva et GDF Suez pour la livraison de deux réacteurs nucléaires EPR aux Emirats arabes unis. Et il vient de se déclarer candidat à la construction en France d’un réacteur de 3ème génération.