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Pakistan

Une « longue marche » à haut risque

par  RFI

Article publié le 12/03/2009 Dernière mise à jour le 12/03/2009 à 13:28 TU

L'opposition pakistanaise, emmenée par l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, a entamé ce jeudi ce qu'elle appelle « une longue marche » de protestation. Des convois de voitures et d'autocars sont partis de Karachi, dans le sud du pays, pour rejoindre la capitale Islamabad où ils sont attendus le 16 mars. Une grande manifestation itinérante pour réclamer le rétablissement dans ses fonctions de l'ancien président de la Cour suprême, Iftikhar Chaudry, révoqué par le président Musharraf en 2007, et que son successeur Asif Ali Zardari refuse de rappeler. Mais la police a procédé à des dizaines d'arrestations avant même le départ de cette grande manifestation interdite.

Nawaz Sharif, le chef le plus populaire de l'opposition, a appelé les Pakistanais à «&nbsp;<em>changer la destinée&nbsp;</em>» de leur pays en participant à «&nbsp;la longue marche&nbsp;».(Photo : Reuters)

Nawaz Sharif, le chef le plus populaire de l'opposition, a appelé les Pakistanais à « changer la destinée » de leur pays en participant à « la longue marche ».
(Photo : Reuters)

On se croirait revenu deux ans plus tôt, aux beaux jours de la mobilisation de l'opposition contre le général-président Pervez Musharraf. Mais aujourd'hui, les acteurs ont changé.

Au pouvoir, on retrouve une partie des opposants d'alors : les membres du PPP de feu Benarzir Bhutto, et notamment son mari Asif Ali Zardari, devenu président du Pakistan. Dans l'opposition, son ex-allié de circonstance, Nawaz Sharif, devenu rival gênant et écarté sans ménagement de la vie politique par une décision de justice tombée quelques jours après l'appel à la mobilisation lancé par le clan Sharif.

Tout comme il y a deux ans, c'est la destitution du juge Chaudhry qui est à l'origine de cette nouvelle crise politique. Ou plutôt sa non réinstallation à la tête de la Cour suprême. S'il retrouvait sa place, Chaudhry pourrait en effet invalider l'amnistie dont a bénéficié le veuf de Bénazir Bhutto et mettre en cause son accession au pouvoir.

Des pourparlers ont été engagés pour éviter le pire, mais le clan Sharif, mis sur la touche depuis un an, semble prêt à en découdre dans la rue, où le rapport de force pourrait tourner à son avantage.