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Niger / France

Nicolas Sarkozy achève à Niamey sa mini-tournée africaine

par  RFI

Article publié le 27/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 16:57 TU

Le président français Nicolas Sarkozy a été accueilli par son homologue nigérien Mamadou Tandja.(Photo : Eric Feferberg/AFP)

Le président français Nicolas Sarkozy a été accueilli par son homologue nigérien Mamadou Tandja.
(Photo : Eric Feferberg/AFP)

Après Kinshasa hier et une nuit à Brazzaville, le chef de l'Etat français est arrivé à Niamey, au Niger. Au menu de ses discussions avec le président Tandja : l'insécurité croissante dans la région et l'exploitation des mines d'uranium. Nicolas Sarkozy est accompagné d'Anne Lauvergeon, la présidente du groupe Areva qui a récemment signé un contrat avec le Niger pour l'exploitation d'une mine d'uranium à Immouraren dans le nord du pays.

Avec notre envoyé spécial, Christophe Boisbouvier

Ce n’est pas un accueil aussi réservé qu’hier matin à Kinshasa ou aussi chaleureux qu’hier après-midi à Brazzaville. On va dire que c’est à mi-chemin entre les deux. Quand il est arrivé sur l’aéroport Diori Hamani, il était attendu par quelques troupes de danseurs. Mais par exemple, il n’y avait que cinq guerriers Peuls Bororo parmi les danseurs alors que quand Jacques Chirac était venu au Niger, il y a six ans, il avait eu droit à plusieurs centaines de guerriers Peuls, il faut dire que lui était resté deux jours entier dans le pays, il était monté jusqu’à Tahoua, dans le nord.

Tout cela pour dire que même si cette visite est appréciée au Niger, on aurait bien aimé qu’il reste un peu plus longtemps. Il n'aura passé que cinq heures chrono au Niger. Et une télévision privée, Ténéré Info, n’hésite pas à dire que cette brièveté de la visite de Nicolas Sarkozy au Niger représente une gifle pour les Nigériens. Evidemment, pour beaucoup d’autres, c’est quand même une chance d’accueillir Nicolas Sarkozy qui représente un des pays les plus influents dans le monde.

Polémique

Il y a aussi une question qui fait débat au Niger. On sait que ce pays fournit 40% de l’uranium nécessaire à faire tourner les centrales nucléaires françaises et c’est un sujet polémique. D’abord sur la radioactivité. Plusieurs ONG accusent la société nucléaire française Areva de ne pas sécuriser les sites où sont abandonnés les débris de chantiers et où les villageois viennent récupérer la ferraille. Là-dessus, Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, réplique que la radioactivité des sites de la société est mesurée dans tous les pays avec beaucoup d’attention et sous le contrôle d’un observatoire indépendant.

Et puis, il y a une seconde polémique sur la difficile relation entre Areva et les populations Touarègues environnantes. En octobre dernier, un cadre de la société a fait une grosse gaffe. Lors d’un colloque à Paris, il a invité le gouvernement français à donner plus de moyens à l’Etat nigérien pour mater les Touaregs. Aujourd’hui, une association Touareg et une ONG allemande portent plainte contre Areva devant le tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la discrimination et à la haine raciale, dont le jugement est attendu en juin prochain. Mais au-delà de ces deux polémiques, Anne Lauvergeon mérite bien son surnom d’impératrice de l’atome. Car au Niger, elle vient de décrocher, il y a deux mois, le gros lot. Un permis d’exploitation de la mine géante d’Imouraren pendant 35 ans.

A écouter

Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS

« On a à la fois l’élément de recherche de marchés, notamment dans le domaine de l’uranium. On le voit par rapport aux accords qui ont été signés hier à Kinshasa et qui le sont aujourd’hui au Niger. Mais il y a d’autres enjeux... »

27/03/2009