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Afrique / France

Le nucléaire au centre de la visite de Nicolas Sarkozy

par Myriam Berber

Article publié le 27/03/2009 Dernière mise à jour le 04/05/2009 à 14:01 TU

Le président Nicolas Sarkozy a terminé, vendredi 27 mars 2009, sa tournée éclair en Afrique au Niger où il a rencontré le président Mamadou Tandja. Au centre des discussions : l’exploitation de l’uranium par le groupe nucléaire français Areva au Niger.
Le président français Nicolas Sarkozy (d) présente la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon (c) au président nigérien Mamadou Tandja (g), à l'aéroport Diori Hamani, à Niamey, le 27 mars 2009.(Photo : Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy (d) présente la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon (c) au président nigérien Mamadou Tandja (g), à l'aéroport Diori Hamani, à Niamey, le 27 mars 2009.
(Photo : Reuters)

Cette visite de Nicolas Sarkozy à Niamey a consacré le contrat conclu entre le Niger et Areva pour exploiter le gisement d’Imouraren, dans le nord du pays. Le groupe nucléaire français va investir 1,2 milliard d’euros dans ce gisement qui devrait produire près de 5 000 tonnes d’uranium par an. L’exploitation de ce site à compter de 2012 devrait permettre au Niger de se placer au deuxième rang mondial des producteurs d’uranium. 

Cet accord signé le 5 janvier 2009 à Niamey entre l’Etat nigérien et la présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon, a été obtenu de haute lutte, face à des concurrents canadiens et chinois qui jugeaient le gisement d’Imouraren stratégique. Il est intervenu après deux ans de négociations et l’intervention de Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pour rassurer le président nigérien. Mamadou Tandja estimait, en effet, que le prix du minerai payé par Areva était sous-évalué par rapport au cours du marché.

Un accord de partage des richesses

Pour obtenir l’agrément du gouvernement de Niamey, Areva a fait d’importantes concessions comme d’accepter une hausse de 50% du prix d’achat de l’uranium provenant du gisement à ciel ouvert d’Arlit et de la mine souterraine d’Akokan, deux sites dans le nord du pays. Le groupe nucléaire français a également accepté un accord de partage des richesses du gisement d’Imouraren, avec 66% pour le Niger et 34% pour Areva. Le groupe français reste l’actionnaire majoritaire avec 70% du capital et 30% pour l’Etat nigérien.

Areva en RDC

Le Niger est un partenaire incontournable pour Areva, dont il est le premier fournisseur d’uranium. Le pays, à lui seul, fournira la moitié du combustible des centrales nucléaires françaises en 2012. Mais la présence de la multinationale française au Niger suscite de nombreuses critiques. Depuis des années, des ONG et des syndicats nigériens dénoncent cette exploitation minière et accusent Areva de « négligences » en matière de protection sanitaire et environnementale, l’accusant de « piller » les richesses du Niger.

Enfin, pour assurer l'approvisionnement de ses centrales dans le monde, Anne Lauvergeon multiplie les accords en Afrique. La présidente du directoire d’Areva a signé, jeudi 26 mars 2009, avec les  dirigeants de République démocratique du Congo (RDC) un accord portant sur la recherche et l’exploitation de futures mines d’uranium du pays.