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France

Les conflits sociaux se radicalisent

par Myriam Berber

Article publié le 22/04/2009 Dernière mise à jour le 22/04/2009 à 22:55 TU

Le climat social se dégrade en France. Continental, Molex, Carterpillar, la tension est à son comble chez les salariés de ces entreprises touchées par les licenciements massifs. Après les grèves et les blocages d’usines, les séquestrations de dirigeants se multiplient.

Les salariés de l’usine Continental de Clairoix dans l’Oise continuent de se mobiliser contre la fermeture du site. Ils préparent, pour jeudi 23 avril 2009, une manifestation en force à Hanovre, en Allemagne, où se trouve le siège du fabriquant de pneus.(Photo : Reuters)

Les salariés de l’usine Continental de Clairoix dans l’Oise continuent de se mobiliser contre la fermeture du site. Ils préparent, pour jeudi 23 avril 2009, une manifestation en force à Hanovre, en Allemagne, où se trouve le siège du fabriquant de pneus.
(Photo : Reuters)

A quelques jours des manifestations du 1er mai, la tension sociale ne cesse de monter en France. Dernière affaire en date : le saccage, mardi, de la sous-préfecture de Compiègne, en région parisienne, par les salariés de l’usine Continental. Vitres, bureaux, ordinateurs, tout a été détruit. La raison de cette violence ? Le tribunal de Sarreguemines, en Moselle, a débouté les salariés de l’équipementier allemand de leur demande d’annulation de la procédure de fermeture de l’usine de Clairoix, dans l’Oise en 2010. Le Premier ministre François Fillon a promis, mercredi 22 avril 2009, « des poursuites judiciaires » contre les auteurs de ces dégradations matérielles.

La fermeture de l’usine de Clairoix qui fabrique des pneumatiques, va mettre sur le carreau 1 120 salariés. C’est également la fermeture la plus importante en France depuis le début de la crise en automne dernier. Les salariés qui ont fait beaucoup de concessions, se sentent aujourd’hui trahis d’où un durcissement de la contestation. Mercredi soir, un train conduira les employés du site de Clairoix à Hanovre, où l’usine est également menacée de fermeture par le groupe, le jour où se tiendra l’assemblée générale des actionnaires.

Colère et saccage

La plus grande confusion règne toujours chez le groupe américain Caterpillar, dans l’Isère. La situation autour du plan social est bloquée. Le comité d’entreprise et les syndicats ont rejeté le protocole d’accord, négocié sous l’égide du ministère de l’Economie à Paris avec la direction de Carterpillar, ainsi que l’idée d’une consultation de l’ensemble du personnel. La direction envisage 600 licenciements sur 733 postes initialement annoncés. Les syndicats espéraient descendre à 450 licenciements.

Les électriciens et les gaziers multiplient également les coupures sauvages de fourniture d’énergie, pour obtenir des augmentations de salaires et l’arrêt de l’externalisation des activités des réseaux de distribution filiale d’EDF et GDF-Suez. Le ministre des Relations sociales a estimé, mercredi, ces coupures « totalement inacceptables », s'appuyant notamment sur l'exemple du département de l'Oise, où « le fonctionnement normal de plusieurs maisons de retraite a été interrompu, au risque de mettre en danger des personnes âgées ». Brice Hortefeux a invité les « victimes de ces agissements à porter plainte ».

Séquestrations des chefs d’entreprises

Signe de cette tension grandissante dans les conflits, la montée de la brutalité dans les entreprises. Le patron de Continental Clairoix reçu à jets d’œufs, le PDG de Sony France séquestré. Depuis mars, sept cas de séquestrations de chefs d’entreprises ont été recensés. Mardi soir, les deux dirigeants de l’usine Molex en Haute-Garonne, retenus depuis lundi, ont été libérés par les salariés après avoir obtenu l’assurance de nouvelles négociations. Les deux cadres ont quitté l’usine de l’équipementier automobile américain sous les huées d’une centaine d’ouvriers qui dénonçaient « les patrons voyous ».

Ce climat anti-patrons est également alimenté par les polémiques sur les rémunérations excessives au sein des grandes entreprises du CAC 40. Le Premier ministre a mis en garde contre des cas  « choquants » qui peuvent « attiser la violence » et conduire à « des comportements dangereux pour l’économie française tout entière ». François Fillon a également fustigé le discours d’un certain nombre d’hommes politiques. Une allusion claire aux propos de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui, dimanche, a évoqué « un risque révolutionnaire en France ». Cette radicalisation de la crise pourrait perdurer. C’est du moins l’avis de Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT, « cela risque de chauffer pendant tout un temps si le gouvernement n'est pas capable de mettre en place des réponses innovantes à la crise», a-t-il prévenu.

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