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France

L’union sacrée pour le 1er mai

par Myriam Berber

Article publié le 30/04/2009 Dernière mise à jour le 01/05/2009 à 10:19 TU

Dans beaucoup de villes de France, dont Paris, les huit organisations syndicales défilent ensemble le jour de la fête du travail pour exiger de nouvelles mesures de soutien à l’emploi, alors que la violente remontée du chômage se poursuit. Les conflits sociaux, alimentés par les fermetures d’usines et les plans sociaux, devraient résonner dans les cortèges.

Huit syndicats descendront dans la rue ensemble le 1e mai. Cette unité syndicale est la conséquence des mobilisations réussies des 29 janvier (cette photo à Paris) et 19 mars.(Photo : Reuters)

Huit syndicats descendront dans la rue ensemble le 1e mai. Cette unité syndicale est la conséquence des mobilisations réussies des 29 janvier (cette photo à Paris) et 19 mars.
(Photo : Reuters)

Pour la première fois dans l'histoire, les syndicats descendent dans la rue ensemble. L’appel à manifester a été signé par la CGT, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, FO, la CFTC et la CFE-CGC. Pour la première fois également, la CFE-CGC, le syndicat des cadres, sera dans la rue. Autre nouveauté pour les syndicats, ils sont regroupés autour d’une plate-forme commune de revendications, pour la défense du pouvoir d’achat et l’emploi.

Selon les chiffres officiels, il y a eu, en France, depuis le début de l’année, plus de 240 000 nouveaux demandeurs d’emplois, cela porte le total à 2,44 millions. « Un 1er mai historique » pour le secrétaire général de la CGT. « Au total, il y a 283 manifestations. C’est du jamais vu en tous cas depuis très longtemps, il faudrait sans doute remonter à plusieurs décennies pour retrouver une mobilisation aussi importante », a rappelé Bernard Thibault.

Fermetures d’usines et plans sociaux

Cette unité syndicale est la conséquence des mobilisations réussies des 29 janvier et 19 mars qui ont réuni entre 1 et 3 millions de manifestants ainsi que des réponses du gouvernement jugées très insuffisantes par les syndicats. L’annonce par le gouvernement de son intention de relancer son texte sur le travail le dimanche devrait fournir un nouveau motif de colère aux manifestants. Le ministre du Travail, Brice Hortefeux, a également fermé la porte à tout coup de pouce au Smic en juillet prochain, l’une des principales revendications des syndicats.

Les conflits sociaux très durs, en cours dans les entreprises, de Continental à Caterpillar en passant par Molex, devraient résonner dans les cortèges. Pour la première fois aussi depuis longtemps, quatorze partis de gauche et d’extrême gauche, dont le Parti socialiste, le Parti communiste français et le Nouveau parti anticapitaliste, ont signé un appel commun pour réussir un 1er mai historique destiné à « mettre un coup d’arrêt à la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef », l’organisation patronale.

Le soutien des Français

Cette mobilisation recueille également l’adhésion de l’opinion publique. Selon une enquête réalisée par BVA pour le magazine l’Express, 72% des Français la trouvent « justifiée ». La pression est donc forte sur le gouvernement. Même si le ministre du Travail a d’ores et déjà annoncé qu’il reste « déterminé à poursuivre la mise en œuvre des mesures indispensables comme la loi sur le travail du dimanche ».

Dans ce contexte, l’intersyndicale devrait se pencher, dès lundi 4 mai 2009, sur les suites à donner au mouvement. Force Ouvrière avance l’idée d’une « grève interprofessionnelle de 24 heures ». Une proposition écartée par le secrétaire général de la CFDT. Pour François Chérèque, « un tel mouvement ne réglerait pas les problèmes ». De son côté, la CFE-CGC propose « des actions plus ciblées sur l’emploi ».