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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique du 11 juin 2009

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)
Frédéric Couteau
(Photo RFI)

Elle est bien sûr à la une de la presse gabonaise. En tailleur blanc, portant l’écharpe tricolore, aux couleurs du Gabon, bleu, jaune, vert… « Rose Francine Rogombé devient présidente du Gabon », s’exclame le site d’informations Gaboneco. Ce dernier remarque que la présidente du Sénat, âgée de 67 ans, « devient la première femme présidente du Gabon, ainsi que la première femme à accéder à cette fonction dans la sous-région d’Afrique centrale. »

45 jours… ou plus ?

Alors, Rose Francine Rogombé est présidente par intérim, rappelons-le. Sa tâche essentielle sera d’organiser l’élection présidentielle qui devrait intervenir, selon la Constitution gabonaise, au plus tôt dans 30 jours et au plus tard dans 45 jours. Cependant, remarque GabonNews, autre site d’informations gabonais, un alinéa de l’article 13 de la Constitution indique que « ce délai peut être prorogé en cas de force majeure dûment constaté par la Cour constitutionnelle. » Or, s’interroge le site, « l’organisation d’une élection présidentielle nécessitant d’énormes moyens matériels et financiers, le Gabon pourra-t-il tenir ces délais constitutionnels ? Surtout qu’en cette année de crise, relève GabonNews, le budget de l’Etat n’avait pas prévu cette consultation, l’élection présidentielle initiale étant prévue en 2012. » Résultat : la période transitoire pourrait être prolongée. Toutefois, remarque GabonNews, ce n’est qu’une « hypothèse, (…) l’essentiel étant que la classe politique fasse montre de sa maturité habituelle puisée d’un modèle gabonais impulsé par Hadj Omar Bongo Ondimba. »

Une Rose « éphémère »…

En tout cas, comme le relève joliment L’Observateur au Burkina Faso, « le Gabon s’est offert une Rose pour 45 jours. » Il est vrai, précise le journal, que les roses, « symbole de paix et de stabilité, sont aussi le signe de l’éphémère. »

Au-delà de ces considérations poétiques, le quotidien burkinabé souligne que l’investiture de Rose Francine Rogombé dans ses fonctions de présidente intérimaire du Gabon met fin, du moins dans l’immédiat, à toutes les conjectures à propos de la succession de Bongo. « Exit le scénario à la Moussa Dadis Camara en Guinée, ou alors à la Faure Gnassingbé au Togo », s’exclame le journal. « Elle a tout au plus 45 jours pour organiser une élection présidentielle, à laquelle elle ne pourra, du reste, prendre part. Ainsi, affirme L’Observateur, il n’y aura pas de hold-up à Libreville. Preuve que le clan Bongo veut effectuer un badigeonnage démocratique avant de prendre véritablement le pouvoir. » Alors justement, s’interroge le quotidien de Ouagadougou, « qui sont les probables candidats à cette présidentielle ? On ne tardera pas à le savoir, répond-il, puisque, comme le loup, la soif du pouvoir les fera rapidement sortir du bois. »

Le Potentiel au Congo démocratique applaudit également cette période de transition : « au bout du compte, écrit-il, les Gabonais sont appelés à surmonter leurs divergences pour préserver la stabilité de leur pays et pour donner une leçon de maturité politique aux autres pays africains. »

La presse du continent plutôt amusée…

Autre sujet de débat dans la presse du continent et dans la presse française : la Françafrique va-t-elle survivre à la disparition d’Omar Bongo ? Et ce n’est pas sans un certain amusement que les journaux africains observent la polémique qui a éclaté entre Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac. Le premier accusant le second d’avoir fait financer sa campagne électorale en 1981 par Omar Bongo. « Après le décès d’Omar Bongo : les langues se délient en France », observe Walfadjiri au Sénégal qui remarque que « pour éclairer la lanterne des uns et des autres, il manque la version du président défunt. Malheureusement, en Afrique, souligne le quotidien sénégalais, les dirigeants n’ont pas l’habitude d’écrire leurs mémoires. Mais, l’on peut trouver un début de réponse dans le livre d’entretiens d’Omar Bongo dont le titre, souligne-t-il, est révélateur : Blanc comme Nègre. Cela suffit-il ? », s’interroge Walfadjiri.

Pour Le Pays au Burkina Faso, pas la peine de tourner autour du pot. Le Pays qui affirme que « fin connaisseur des arcanes de la vie politique française, Bongo a financé plusieurs campagnes électorales en France. (…) Les intérêts géostratégiques et économiques de la France au Gabon, ajoutés à la gentillesse sans limites de Bongo à l’endroit des politiques français, ont renforcé les liens entre le patriarche et les anciennes puissances colonisatrices ». Cela s’appelle la Françafrique. Et, « même ébranlée, affirme le quotidien burkinabé, elle demeure une réalité tenace. Et elle survivra à « Papa Ondimba ». Car, tant que les chefs d’Etat africains auront besoin de la France pour veiller sur leurs fauteuils et qu’en retour, la France devra s’appuyer sur eux pour protéger son système néocolonialiste sous le pudique manteau de la coopération, la Françafrique vivra », s’exclame Le Pays.

« Secret de polichinelle » !

Ce sujet brûlant provoque également bien des réactions dans la presse française. Ainsi pour La Charente Libre, « le financement des principaux partis politiques français par les rétro-commissions de la manne pétrolière du Gabon, mais aussi du Congo-Brazzaville, est un secret de Polichinelle. La misérable polémique entre Giscard et Chirac, fulmine le quotidien charentais, tout autant que les réactions gênées des socialistes, peut faire craindre que les mécomptes indignes de la Françafrique aient encore de bonnes chances de survie. »

Et puis, ce constat désabusé du Midi Libre : « il y a quelque chose de pathétique dans cette vaine polémique autour de la Françafrique. (…) Un monde vacillant, mais toujours debout. Avec ses coulisses nauséabondes. » Et pourtant, observe le quotidien du Midi, « Omar mort, la relève semble assurée. Avec la famille Bongo, les coffres bancaires resteront pleins. La page Françafrique ne sera pas tournée.  Sarkozy avait, pourtant, promis de rompre. Promesse de Gascon. »


par Frédéric  Couteau

[11/06/2009]


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