par RFI
Article publié le 22/06/2009 Dernière mise à jour le 22/06/2009 à 16:36 TU
Après les violences de ces derniers jours, - la mort d'au moins 10 personnes et l'arrestation de 457 autres lors de la dernière manifestation anti-gouvernementale -, les capitales occidentales multiplient les critiques contre le régime de Téhéran. Aux Etats-Unis, les sénateurs républicains demandent au président Obama d'être plus ferme envers les autorités iraniennes.
Le personnel de sécurité iranien poursuivant les manifestants lors d'une marche à Téhéran, le 20 juin 2009.
(Photo : Twitter/Reuters)
« Inexcusable »
La communauté internationale multiplie déclarations et critiques contre le régime islamiste. Le président français Nicolas Sarkozy a qualifié d' « inexcusable » la répression des manifestations par les autorités iraniennes. « Répression face au désir légitime de vérité d'une grande partie de la population», a déclaré le chef de l'Etat. Le président de la République a demandé que « la lumière soit faite » sur le scrutin présidentiel dont une partie des Iraniens contestent les résultats après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
Dans un communiqué particulièrement ferme, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé Téhéran à procéder à un nouveau décompte du scrutin présidentiel et à s'abstenir de toute violence contre les manifestants. En Italie, le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini a aussi appelé Téhéran à « vérifier la volonté exprimée par le peuple » lors de l'élection présidentielle.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué « les actes de courage incroyables » des manifestants « face à un régime qui réprime son propre peuple et répand la terreur ».
« Timide et passif »
Le président Ahmadinejad a accusé Londres et Washington de « complot » et d' « ingérences » dans les affaires iraniennes et leur a conseillé de ne pas se mêler de la situation politique en Iran.
Londres a rejeté ces accusations et déploré « la violence incessante contre ceux qui cherchent à exercer leur droit à l'expression ». Depuis le début de la crise, le président américain Barack Obama a exprimé son soutien aux manifestants, mais les sénateurs républicains estiment qu’Obama s’est montré « timide et passif » face aux événements de l’Iran. « Des événements énormes sont en train de se produire en Iran. Or voyez-vous, le président des Etats-Unis est censé diriger le monde libre, pas le suivre », a déclaré dimanche un sénateur républicain sur CNN.
Soutien au peuple
Les manifestations de soutien au peuple iranien se multiplient un peu partout dans le monde. Dimanche, des milliers de personnes se sont rassemblées entre autres à Hambourg, Berlin, La Haye, Moscou ou encore Paris.
« Ils étaient des centaines à brandir des affiches de toutes les couleurs pour soutenir les Iraniens dans leur exigence de la vérité des urnes. »
Manifestation de soutien au peuple iranien, place d'Iéna, à Paris, le 21 juin 2009.
(Photo : Armine Torabi)
« J'espère que la solidarité internationale facilitera une transformation des choses et surtout que le peuple iranien aura droit à la libre expression de sa volonté. »
Le régime iranien devient de plus en plus répressif. Les médias internationaux éprouvent d'énormes difficultés pour relater ce qui se passe sur le terrain. Encore samedi trois journalistes iraniens ont été arrêtés. Un correspondant de la BBC a été prié de quitter le pays. Un journaliste canadien du magazine américain Newsweek a été également arrêté, on est sans nouvelle de lui depuis son arrestation. Les médias étrangers ont l’interdiction de couvrir les manifestations anti-gouvernementales et les informations sur l'Iran proviennent des médias locaux mais aussi des internautes qui utilisent de plus en plus internet pour envoyer leurs messages.
A voir sur France 24 Moussavi, leader inattendu de la vague verte |
A lire aussi