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Niger

Journée « pays mort » peu suivie

par  RFI

Article publié le 01/07/2009 Dernière mise à jour le 01/07/2009 à 14:59 TU

L’opposition nigérienne a lancé, ce mercredi, une opération « Journée pays mort » qui n’a pas eu un grand succès, du moins dans la capitale Niamey, où la plupart des commerces étaient ouverts. Il s’agissait d’une action de protestation contre la politique du président Mamadou Tandja qui s'est octroyé les pleins pouvoirs et a dissous la Cour constitutionnelle qui s’est opposée à son projet de référendum le 4 août pour modifier la constitution et pouvoir briguer un troisième mandat. La communauté internationale, dont la France, a commencé à exprimer des critiques face aux agissements du chef d’Etat nigérien, au pouvoir depuis dix ans.   

Le président du Niger, Mamadou Tandja.(Photo : AFP)

Le président du Niger, Mamadou Tandja.
(Photo : AFP)

L'appel de l'opposition a donc été peu entendu. La situation était quasi normale à Niamey, où banques, marchés et commerces étaient ouverts ce mercredi. Ce sont seulement les magasins des abords du Grand marché qui étaient fermés jusqu’au milieu de la matinée. Mais, peu à peu, les commerçants se sont mis à ouvrir leurs magasins, leurs boutiques ou leurs échoppes.

On a pu néanmoins noter que la circulation était beaucoup plus fluide dans la Grande rue qui borde le Grand marché, ce qui veut dire que les taxis – qui encombrent d’habitude cette voie - ont observé le mouvement. Ici et là, dans la zone commerciale, quelques groupes de gendarmes et de policiers étaient visibles. En revanche, pas de dispositions particulières dans le quartier Plateau-1, le quartier administratif où se trouvent les sièges des grandes institutions et les états-majors de différentes forces armées et de sécurité.

Les autorités judiciaires nigériennes ont décidé de prolonger la garde à vue de Marou Amadou, porte-parole du Front de défense de la démocratie (FDD), qui avait été arrêté lundi soir pour « incitation à la désobéissance des forces armées ». Le chef de file de l'opposition, Mahamadou Issoufou, a été brièvement arrêté mardi, puis emmené à la gendarmerie, pour être entendu avant d'être finalement relâché.

La communauté internationale commence timidement à sortir de son silence au sujet de la situation au Niger. La Commission européenne a menacé, mardi, de revoir la coopération avec Niamey. Et le gouvernement français a estimé que la dissolution de la Cour constitutionnelle nigérienne est « un signal négatif pour la démocratie et la stabilité du pays ». Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Abdou DIOUF a de son côté exprimé sa « très forte inquiétude », faisant aussi état de « menaces qui pèsent sur la paix et la stabilité » au Niger, pays membre de l’OIF. L’ancien président sénégalais a également appelé à « un retour au strict respect des principes de la démocratie et des règles de l’Etat de droit ».