par RFI (avec AFP)
Article publié le 08/07/2009 Dernière mise à jour le 08/07/2009 à 09:38 TU
La manifestation des Ouïghours intervient au quatrième jour de graves violences interethniques entre les Ouïghours, les musulmans turcophones, principale communauté musulmane du Xinjiang, et les Hans, ethnie majoritaire du pays.
Les Ouïghours se sont rassemblés près d'un cordon établi par la police pour les séparer des quartiers hans. Les Ouïghours protestent contre des exactions commises selon eux, la veille, par les Hans contre des membres de leur communauté.
Le nombre de protestataires a grandi lorsque des hélicoptères ont largué sur le quartier des tracts affirmant que Rebiya Kadeer, chef de file des exilés ouïghours en exil aux Etats-Unis, avait fomenté les violences de dimanche.
Des armes de fortune
Les manifestants étaient équipés d'armes de fortune, certains de bâtons surmontés de poignards, de tuyaux et de pierres, et faisaient face aux forces de sécurité en invectivant les policiers dans une zone proche des quartiers de Hans.
Les forces de l'ordre ont repoussé les journalistes qui ne pouvaient plus être témoins de la scène. Elles étaient massivement présentes à Urumqi, ville de plus de deux millions d'habitants où la tension restait très vive, et elles maintenaient une séparation physique entres les deux communautés afin d'éviter de nouvelles violences meurtrières.
Les Hans avaient envahi par milliers les rues de la capitale de la région, mardi, armés de bâtons, de pelles et de machettes, clamant leur colère et leur soif de vengeance contre les Ouïghours, mais les forces de l'ordre, déjà en nombre, avaient réussi à éviter des confrontations.
La presse turque dénonce ce mercredi un « massacre chinois » dans la région, exhortant le gouvernement turc à agir en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Lundi, dans un communiqué au ton prudent afin de ne pas froisser la Chine, la Turquie s'est dite « consternée » et a appelé le gouvernement chinois à faire en sorte que les violences ne se répètent pas. La Turquie a indiqué à plusieurs reprises soutenir la souveraineté chinoise au Xinjiang et rejeter tout séparatisme turcophone.
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