Article publié le 24/07/2009 Dernière mise à jour le 24/07/2009 à 16:11 TU
Une grève du secteur public a paralysé partiellement, jeudi, le Honduras. Elle visait à faire pression sur le gouvernement de facto pour exiger le retour au pouvoir du président Zelaya, renversé par un coup d’Etat le 28 juin dernier. Pour sa part, le chef d’Etat déchu a quitté la capitale du Nicaragua, Managua, pour se diriger par voie terrestre vers la frontière du Honduras où commencent à affluer ses partisans.
Les partisans du président déchu Manuel Zelaya attendent son arrivée à la frontière nicaraguayenne.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Organisée par le Front de résistance au coup d'État et par plusieurs syndicats, cette grève nationale de deux jours a entraîné la fermeture des écoles et l’occupation de diverses entreprises publiques dans les principales villes du Honduras. En plus, des groupes de manifestants ont coupé des routes dans plusieurs régions du pays.
Au même moment, des partisans de Manuel Zelaya commençaient à se diriger vers la frontière avec le Nicaragua pour accueillir dans les prochains jours le président déchu. Celui-ci pense en effet arriver au Honduras samedi ou dimanche, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui par le gouvernement de facto.
Avec l’annonce de son retour, le flux de ses sympathisants vers le sud du pays devrait augmenter au fil des heures, en dépit de la présence de l’armée déployée sur la frontière. Selon les opposants au régime en place, ils pourraient être plusieurs dizaines de milliers à venir recevoir et protéger le président déchu.
Mais il est difficile de savoir de quel appui dispose Manuel Zelaya dans un pays où la société est très polarisée depuis le coup d’Etat qui a permis son renversement. On en veut pour preuve les manifestations de ses partisans et de ses adversaires qui se sont succédées presque quotidiennement depuis le 28 juin dernier.
De part et d'autre de la frontière, chaque camp en position |
Esteli : c'est la ville nicaraguayenne, non loin de la frontière avec le Honduras, qui est censée servir de camp de base à Manuel Zelaya, le lieu d'où il planifie actuellement son retour. Il est en tout cas arrivé là, jeudi soir, dans un 4X4, en tête d'une longue caravane d'une cinquantaine de véhicules, après avoir fait la route depuis Managua en compagnie du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolas Maduro, ainsi que du « commandant Zéro », l'ancien guérillero nicaraguayen Eden Pastora. De l'autre côté, au Honduras, l'armée, sur les dents, occupe le terrain : les soldats sont massés autour du poste-frontière de Los Manos, que « Mel », Manuel Zelaya comme on le surnomme, a en principe l'intention d'emprunter pour regagner son pays. Un retour qu'il espère triomphal, une « geste » qu'il conduira armé d'un seul drapeau blanc, à en croire ses déclarations. Même si ses partisans sont pour l'instant empêchés de se rendre à Los Manos pour faire la jonction. Les soldats, qui ont suspendu la circulation sur la route qui mène de Tegucigalpa à la frontière, les maintiennent à 10 kilomètres de là. A l'appel de ces mêmes zelayistes, les écoles et certaines institutions publiques poursuivaient leur grève au Honduras ce vendredi en signe de soutien au président renversé. RFI |
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