par RFI
Article publié le 30/08/2009 Dernière mise à jour le 30/08/2009 à 18:39 TU
Le leader du Parti démocrate, premier parti d'opposition au Japon, Yukio Hatoyama place une rose sur le nom d'un candidat élu, à Tokyo, le 30 août 2009.
(Photo : Reuters)
Le programme du Parti démocrate japonais est ambitieux. Il met l'accent sur les questions sociales, et promet notamment une augmentation du salaire minimum, un renforcement des allocations chômage, des allocations familiales et de retraite. Et tout ceci, sans augmenter fortement les impôts. Les mesures seraient financées par la chasse au gaspillage dans les dépenses publiques.
Le parti, nouvellement au pouvoir, va également être confronté à des problèmes de société de plus en plus prégnants : la place des femmes dans un pays encore très inégalitaire, le vieillissement de la population, et une natalité en berne. A cause du manque d'enfants, le Japon pourrait voir sa population chuter de 128 millions à une centaine de millions d'ici 2050.
Sur le plan extérieur, le pays devra aussi trouver sa place. Le Parti démocrate veut prendre un peu de distance avec son allié principal les Etats-Unis. Il veut aussi se rapprocher de ses voisins asiatiques. Mais il lui faudra composer avec la Chine, qui devrait lui ravir prochainement sa place de deuxième puissance économique mondiale.
Et le Parti démocrate n'a que quelques mois pour faire ses preuves, car les prochaines élections, à la Chambre haute cette fois, sont prévues en 2010.
« Le changement au Japon peut s'apparenter à l'arrivée au pouvoir en France de François Mitterrand en 1981 après de longues années de monopole de la puissance politique par la droite. »
« Pour satisfaire le courant pacifiste du parti, il y a un discours qui insiste sur une relation plus égale avec les Etats-Unis. »
Un tournant historique |
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
« C'est la fin du système politique de l'après-guerre au Japon », déclare Gerry Curtis de l'université Columbia à New York. Aux yeux des Japonais, c'est un évènement aussi considérable que la chute du mur de Berlin. Le PLD, le Parti démocrate du Japon contrôlera plus de la moitié de la chambre basse du Parlement.
Sa victoire marquera la fin du blocage de la vie parlementaire japonaise. Les marchés financiers s'en réjouissent car ces dernières années, le Parti conservateur était incapable de voter la moindre loi, de diriger la deuxième économie du monde.
C'est la fin d'un système de pouvoir, de la collusion entre politiciens conservateurs, milieux d'affaires, bureaucratie et mafia, à l'exemple de la démocratie chrétienne qui domina le paysage politique italien jusque vers le milieu des années 1990.
Cette victoire du Parti démocrate ouvre une période d'incertitude. Le PLD veut aider les chômeurs, les retraités, les familles avec enfants. Mais les caisses de l'Etat sont vides, la dette publique dépasse les 200% du PIB. Cette victoire démocrate a le goût d'un calice de saké empoisonné |
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