Article publié le 06/09/2009 Dernière mise à jour le 07/09/2009 à 01:01 TU
Ce qui frappe à Port-Gentil, ce dimanche, c’est le silence. La capitale économique et deuxième ville du pays, ne résonne plus d’aucun bruit. Il n’y a aucune circulation automobile. Il est d’ailleurs impossible de trouver du carburant.
Il y a quand même un peu de monde dans les rues, des rues qui sont jonchées de gravats. Il y a encore de la fumée qui s’échappe de nombreux bâtiments incendiés comme le centre social de la compagnie Total. On voit également le consulat français dont les locaux détruits et incendiés sont gardés par des militaires français. Ces soldats n’interviennent d’aucune façon dans le maintien de l’ordre. Ils ne sont là que pour garder le bâtiment, et ils se sont positionnés à l’intérieur de la concession.
Les magasins sont fermés, les gens nous disent qu’ils n’ont rien à manger. L’approvisionnement ici se fait par voie aérienne ou par voie maritime, il n’y a pas de route (nous sommes sur une presqu’île). Et depuis jeudi dernier, les avions ne se posent plus et le premier bateau qui est arrivé à Port-Gentil est celui que nous avons emprunté dans la matinée.
Une boulangerie était ouverte, ce dimanche 6 septembre, dans le quartier Grand Village avec des centaines de personnes devant, un camion militaire pour empêcher que des gens ne débordent et beaucoup de forces de l’ordre armées qui surveillent cette foule qui tente désespérément de s’acheter du pain.
Il y a également quelques petites marchandes de légumes avec des étals, quelques tomates. Mais la plupart des magasins sont fermés car ils ont été pillés et on peut voir les produits des vols, des déchets, des gravats qui jonchent les routes devant les magasins.
Les violences ont éclaté dans la ville depuis jeudi dernier, depuis la proclamation officielle de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle.
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