Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique du 1er octobre 2009

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)
Frédéric Couteau
(Photo RFI)
Surprise à la une de GuinéeNews, site d’information guinéen sur internet : « Menacé devant le TPI, le Tribunal pénal international, Dadis propose une commission d’enquête, un médiateur africain et un gouvernement d’union nationale ! », s’exclame le site.

Mais ces bonnes intentions arrivent un peu tard. « L’irréparable a déjà été commis », souligne GuinéeNews qui affirme que les pressions internationales s’intensifient pour traduire le capitaine Dadis et ses acolytes devant le Tribunal pénal international : « l’étau se resserre, s’exclame le site d’informations, sur le dictateur militaire et sur tous ses complices. »

Une armée sans foi ni loi

Aminata, autre site d’information guinéen, s’interroge pour sa part sur les relations entre le chef de la junte et son armée. Assiste-t-on au « début d’un divorce ? », se demande Aminata. Dadis « a donné des signaux forts et édifiants lorsqu’il a déclaré qu’il ' ne contrôlait pas les militaires '. Si les soldats ne lui obéissent plus, lui, le commandant en chef, souligne le site d’information, c’est que cette armée pourrait décider de le renverser du jour au lendemain. » Et cette éventualité n’est guère rassurante pour Aminata qui décrit l’armée nationale guinéenne comme « un véritable escadron de la mort, (…) une bande de gamins indisciplinés qui ne sont ni plus ni moins que des drogués et des ex-voleurs convertis en soldats, c’est-à-dire en tueurs autorisés. »

Une plume en colère !

Dans une tribune publiée par le quotidien malien Le Républicain, l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, prix Renaudot 2008, crie sa douleur et son indignation : « ils ont osé, les salauds ! Ils on tiré sur leur peuple avec la même lâcheté et la même barbarie que leur sinistre mentor, Lansana Conté, le monstre qui les a enfantés ! Janvier 2007 ne leur a pas suffi, poursuit Tierno Monénembo, ils ont osé récidiver, ils ont de nouveau versé le sang des innocents, de nouveau, martyrisé le paisible peuple de Guinée, perdant du même coup et leur coeur de Guinéens et leur visage d’êtres humains ! »

Et l’écrivain guinéen de s’en prendre tout particulièrement au chef de la junte : « à quelque chose, malheur est bon, les tragiques événements de ce lundi nous éclairent définitivement sur la nature de cet odieux personnage. Nous connaissons maintenant le vrai visage de Dadis Camara. En venant au pouvoir, s’exclame Tierno Monénembo, il avait la silhouette rassurante d’ATT, l’accent messianique de Sankara. Cruelle illusion d’optique ! Les fusillades du Stade du 28-Septembre ont fait tomber les masques. Plus aucun déguisement n’est possible ! L’homme qui est à la tête de notre Etat n’est et ne sera ni un nouvel ATT ni un nouveau Sankara. Il sera Charles Taylor, au mieux ; Pol Pot, au pire ! »

Et Paris ?

Dans la presse française, cette question posée par le journal La Croix : « La France a-t-elle été naïve en Guinée ? » Question posée à Antoine Glaser, directeur de la Lettre du Continent. « Dans un premier temps, la France a accompagné l’arrivée de Moussa Dadis Camara, répond-il. Elle a vu en lui l’homme qui allait assurer la stabilité du pays, au moins pendant une période, puis se retirer. Non sans une certaine naïveté, elle a accepté toutes ses déclarations de bonne volonté. (…) Et, poursuit Antoine Glaser, quand Moussa Dadis Camara a commencé à dire qu’il entendait l’appel du peuple et qu’il allait se présenter à la présidentielle, on a ressenti un certain flottement à Paris. » Et le directeur de la Lettre du Continent de rappeler que « la Guinée est un pays extrêmement riche sur le plan minier et que plusieurs entreprises françaises attendent de pouvoir y reprendre pied. » Alors certes, rappelle Glaser, « la position du Quai d’Orsay a toujours été que Dadis ne devait pas se présenter à la présidentielle de janvier prochain, ce qui n’a pas empêché des proches de Nicolas Sarkozy, souligne-t-il, en l’occurrence Claude Guéant et Patrick Balkany, de recevoir il y a deux semaines des émissaires de la junte. »

La Françafrique en coulisses…

En effet, cette information a été révélée hier par Le Canard Enchaîné. L’hebdomadaire cite même les propos de Balkany : « le Quai d’Orsay est à côté de la plaque, aurait déclaré l’intéressé, la candidature de Moussa Dadis Camara ne pose pas de problème. » Commentaire du Canard : « c’est fou comme ce genre de signe amical envoyé par la Françafrique vous requinque un dirigeant en proie au doute. »

En tout cas, désormais, après la sanglante répression de lundi dernier, la France a été on ne peut plus claire. Comme le rapporte Le Figaro : « Paris a exigé que les ' responsables des massacres répondent de leurs actes, (…) et va demander au Conseil de sécurité de l’ONU la mise en place d’une Commission d’enquête internationale ' ».


par Frédéric  Couteau

[01/10/2009]


Les précédentes revues de presse Afrique






Les autres revues de presse

Revue de la presse française

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)

Revue de la presse française

[05/11/2009]



Revue de presse Afrique

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)

Revue de presse Afrique

[05/11/2009]



Revue de presse Asie

Revue de presse Asie du 5 novembre

[05/11/2009]



Revue de presse Economie

Revue de presse Economie du 16/01/2008

[16/01/2009]



Revue de presse des hebdomadaires

Revue de presse des hebdomadaires du 1er novembre

[01/11/2009]