par RFI
Article publié le 14/10/2009 Dernière mise à jour le 14/10/2009 à 20:19 TU
Les avocats de Roy Bennett estiment que le dossier de l’accusation est totalement vide, et les réactions de son parti le MDC ne se sont pas fait attendre. « Nous ne pouvons rester les bras croisés devant tous ces abus, c’est de la persécution », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du MDC Nelson Chamisa, ajoutant que cette décision serait lourde de conséquences pour le gouvernement d’union sans donner plus de détails.
Le MDC estime que le procureur général obéit à des proches de Robert Mugabe qui mènent une vendetta personnelle contre Bennett. Celle-ci remonte à l’incident durant lequel le fougueux Bennett avait boxé au Parlement le ministre de la Justice Patrick Chinamassa.
Toujours est-il que le président zimbabwéen semble souffler le chaud et le froid. Un jour, il intervient personnellement pour faire libérer une figure de la défense des droits de l’homme, un autre, il ne s’oppose pas à l’incarcération d’un futur ministre en attente d’être investi.
La décision de jeter de nouveau Roy Bennett en prison fournit en tout cas de nouveaux arguments à la frange du MDC qui souhaite que le Premier ministre Morgan Tsvangirai claque la porte du gouvernement d’union, alors que les parlementaires et autres membres du MDC continuent d’être harcelés.
Le renvoi de Roy Bennett en prison devrait aussi conforter la communauté internationale dans son scepticisme. Cette décision illustre sans doute une fois de plus que l’entourage de Mugabe ne joue pas le jeu de l’accord sur le partage du pouvoir. Elle accuse régulièrement l’entourage du président Mugabe de saboter les réformes qui visent à démocratiser l’espace politique au Zimbabwe.
Et pour l’intéressé Roy Bennett c’est le cauchemar qui se prolonge. Le mois dernier, il avait confié à RFI à quel point ses quatre semaines de détention en février et mars derniers l’avaient traumatisé. « J’avais des poux et des morpions en sortant, on ne nous donnait rien à manger, c’était une expérience inhumaine et dégradante », s’était alors souvenu l’ancien fermier blanc.
Selon Amnesty international, mille personnes sont mortes en détention dans les geôles du Zimbabwe au cours des six premiers mois de l’année en cours.
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