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Niger

Accusé mais empêché de se rendre au palais de justice

par  RFI

Article publié le 03/11/2009 Dernière mise à jour le 03/11/2009 à 11:56 TU

 Mahamadou Issoufou en novembre 2004.(Photo : AFP)

Mahamadou Issoufou en novembre 2004.
(Photo : AFP)

Mahamadou Issoufou, principal opposant du président nigérien  Mamadou Tandja, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, est rentré au pays pour « se mettre à la disposition de la justice ». Mais, il a été empêché de se rendre au palais de justice, déclarent ses avocats. Le président du PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme), de même que Hama Amadou, ancien Premier ministre, sont accusés de blanchiment de capitaux.   

Gendarmes, gardes républicains et policiers composaient un dispositif très imposant pour entourer, le 2 novembre, le palais de justice de Niamey. Les avocats de Mahamadou Issoufou ont dû le dissuader de se présenter lui-même devant le juge d’instruction. Ces derniers l'ont rencontré en lieu et place de leur client. 

Maître Moussa Coulibaly, bâtonnier du Niger et avocat du président du PNDS : «  Nous nous sommes fait un devoir d’aller rencontrer le juge d’instruction pour lui dire que Mahamadou Issoufou est à sa disposition et qu’il est prêt à comparaître au moment qu’il voudra. Seulement, le juge d’instruction nous a fait comprendre qu’il attendait l’exécution du mandat d’arrêt. Alors, combien de temps l’exécution de ce mandat va-t-il prendre ? Nous n’en savons rien. Je ne peux comprendre cette tragi-comédie. Vous lancez un mandat d’arrêt contre quelqu’un, il dit : je me présente. Et vous barricadez la justice pour que la personne ne puisse pas se présenter », regrette l'avocat. « C’est vraiment le monde à l’envers. Nous sommes en présence d’une véritable affaire Clearstream à la sauce nigérienne dans laquelle un faux document a été produit pour servir de base à une inculpation et, aujourd’hui, les uns et les autres sont incapables d’assumer les conséquences des actes qu’ils ont posés », constate Maître Moussa Coulibaly.

A l’heure actuelle, Mahamadou Issoufou n’a toujours pas été arrêté. Interrogé par RFI, le ministre de la Justice s’est contenté de préciser que le Niger est un Etat de droit, que la faute est personnelle et que c’était à Mahamadou Issoufou lui-même de se présenter à la justice et non à ses avocats.