Microsoft
Linux contre Microsoft : Entretien avec Roberto Di Cosmo<br>
3 questions à Roberto Di Cosmo, croisé anti-Microsoft, coauteur d'un ouvrage ("le hold-up planétaire : la face cachée de Microsoft") qui fustige l'hégémonie du géant des logiciels.
RFI : Linux gagne de plus en plus de parts de marchés dans les entreprises. N'est-il pas une plus grande menace pour Microsoft que le procès intenté par le département américain de la Justice ? Les avocats de Microsoft n'avaient-il pas raison de présenter Linux comme un concurrent sérieux?
Roberto Di Cosmo : Ma réponse est double. Oui, Linux et toute la notion des logiciels libres est la plus grande menace pour Microsoft depuis la nuit des temps. Ces logiciels libres qui ne se sont pas vendus, livrés avec leur code source, que tout le monde peut modifier ou redistribuer, sont des produits inattaquables par une entreprise comme Microsoft. Les techniques de marketing de Microsoft sont inefficaces face aux logiciels libres. Non, les avocats n'ont pas bien fait de présenter Linux comme un concurrent de Microsoft. L'existence de Linux, c'est la preuve prouvée du monopole de Microsoft. Cela signifie que l'unique compétiteur qui a survécu dans le monde à Microsoft, c'est quelqu'un qui ne vend pas un service mais qui le donne. Microsoft n'a pas d'emprise économique sur les logiciels libres. Linux n'est pas un vrai compétiteur. Linux et Microsoft ne jouent pas dans la même cour. Dans la cour des logiciels commerciaux, Microsoft a déjà gagné. Il a une position de monopole.
RFI : Le procès devrait se terminer prochainement. Quelles sont vos prévisions quant à la conclusion de ce procès ?
Roberto Di Cosmo : Ce n'est pas la première fois que Microsoft affronte le département américain de la Justice. Je suis donc méfiant. Mais l'existence même du procès a eu un effet très bénéfique, car il a permis au grand public de découvrir la face cachée de Microsoft et ses techniques prédatrices de marketing. L'image de l'entreprise est en train de se ternir. Dans un monde virtuel comme celui de l'informatique où l'image est si importante, porter un coup à l'image peut être plus significatif que toute autre décision de justice.
RFI : Le Département américain de la Justice s'oriente vers des sanctions comme le démantèlement, ou celles d'obliger Microsoft à livrer le code source de Windows ou d'ajouter les produits d'autres sociétés sur l'interface de Windows. Que pensez-vous de ces sanctions? Peut-on en envisager d'autres
Roberto Di Cosmo : Ajouter les produits d'autres sociétés est un procédé injuste, il n'y pas que Netscape, il y a d'autres navigateurs comme Opéra. La seule solution, c'est de rendre au consommateur le choix, il ne suffit pas de rajouter d'autres produits. Je propose comme alternative d'obliger Microsoft à respecter les standards ouverts. Cela signifie que n'importe quel concurrent peut mettre au point des produits qui fonctionneront sur l'interface de Windows. Sinon, selon moi, il faudrait démanteler Microsoft pour l'empêcher de continuer à nuire. C'est là l'unique moyen.
Roberto Di Cosmo : Ma réponse est double. Oui, Linux et toute la notion des logiciels libres est la plus grande menace pour Microsoft depuis la nuit des temps. Ces logiciels libres qui ne se sont pas vendus, livrés avec leur code source, que tout le monde peut modifier ou redistribuer, sont des produits inattaquables par une entreprise comme Microsoft. Les techniques de marketing de Microsoft sont inefficaces face aux logiciels libres. Non, les avocats n'ont pas bien fait de présenter Linux comme un concurrent de Microsoft. L'existence de Linux, c'est la preuve prouvée du monopole de Microsoft. Cela signifie que l'unique compétiteur qui a survécu dans le monde à Microsoft, c'est quelqu'un qui ne vend pas un service mais qui le donne. Microsoft n'a pas d'emprise économique sur les logiciels libres. Linux n'est pas un vrai compétiteur. Linux et Microsoft ne jouent pas dans la même cour. Dans la cour des logiciels commerciaux, Microsoft a déjà gagné. Il a une position de monopole.
RFI : Le procès devrait se terminer prochainement. Quelles sont vos prévisions quant à la conclusion de ce procès ?
Roberto Di Cosmo : Ce n'est pas la première fois que Microsoft affronte le département américain de la Justice. Je suis donc méfiant. Mais l'existence même du procès a eu un effet très bénéfique, car il a permis au grand public de découvrir la face cachée de Microsoft et ses techniques prédatrices de marketing. L'image de l'entreprise est en train de se ternir. Dans un monde virtuel comme celui de l'informatique où l'image est si importante, porter un coup à l'image peut être plus significatif que toute autre décision de justice.
RFI : Le Département américain de la Justice s'oriente vers des sanctions comme le démantèlement, ou celles d'obliger Microsoft à livrer le code source de Windows ou d'ajouter les produits d'autres sociétés sur l'interface de Windows. Que pensez-vous de ces sanctions? Peut-on en envisager d'autres
Roberto Di Cosmo : Ajouter les produits d'autres sociétés est un procédé injuste, il n'y pas que Netscape, il y a d'autres navigateurs comme Opéra. La seule solution, c'est de rendre au consommateur le choix, il ne suffit pas de rajouter d'autres produits. Je propose comme alternative d'obliger Microsoft à respecter les standards ouverts. Cela signifie que n'importe quel concurrent peut mettre au point des produits qui fonctionneront sur l'interface de Windows. Sinon, selon moi, il faudrait démanteler Microsoft pour l'empêcher de continuer à nuire. C'est là l'unique moyen.
par Propos recueillis par Myriam Berber
Article publié le 09/03/1999