par Dominique Raizon
Article publié le 03/05/2007 Dernière mise à jour le 03/05/2007 à 17:32 TU
Problèmes rénaux, problèmes respiratoires, douleurs articulaires, violentes migraines, cancers, leucémies, éruptions cutanées etc, la liste est longue. Ce sont les maux divers et variés dont souffrent les militaires américains et leurs alliés, qui ont participé à la première Guerre du Golfe en 1991, suite à l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. Depuis plus de dix ans, on appelle «syndrome de la Guerre du Golfe» l’ensemble de tous les symptômes dont sont atteints les vétérans, sans que l’origine de ces maux ait -encore à ce jour- été franchement élucidée.
Une équipe de chercheurs américains, conduite par Roberta White (université de Boston), a comparé les cerveaux de trente-six militaires vétérans se plaignant de maux semblables, tels que : fatigue, pertes de mémoire (12% à 15%), problèmes de concentration, troubles du langage, maux de tête et nausées. Les imageries médicales révèlent que les cerveaux des malades présentent les mêmes anomalies. Deux régions du cerveau bien définies, celle de la mémoire et celle de l’apprentissage et de la pensée, présentent respectivement des réductions de volume de l’ordre de 5% et de 6%.
Il ne s’agit pas de trouble «psy» mais les causes ne sont pas établies
Depuis quinze ans, les autorités gouvernementales peinent à reconnaître l’existence d’un lien entre les troubles et les pathologies de ces militaires, et la guerre à laquelle ils ont participé. Mais les faits sont là : ces hommes souffrent des mêmes symptômes, ils ont participé à un même combat, au même endroit, à la même période. Quelle cause spécifique faut-il incriminer : les émanations des puits de pétrole incendiés par Saddam Hussein, l’utilisation d’armes contenant de l’uranium appauvri, les médicaments administrés aux soldats pour les protéger en cas de guerre chimique, ou … ?
Longtemps les autorités ont préféré tout mettre sur le compte du stress et des traumatismes psychologiques. Toujours est-il que cette fois les examens cliniques attestent qu’il y a bien une détérioration physiologique quantifiable. Reste désormais à démontrer le lien avec l’exposition aux produits chimiques. Si la corrélation n’est pas encore établie de manière certaine entre cette altération cérébrale et l’exposition des soldats à des substances chimiques toxiques, la chercheuse américaine Roberta White s’appuie, quant à elle, sur des travaux récents de neuro-toxicologie pour explorer la piste.