par Dominique Raizon
Article publié le 19/08/2008 Dernière mise à jour le 21/08/2008 à 15:51 TU
Selon Yvo de Boer, les deux précédents rendez-vous de la CNUCC depuis Bali, à Bangkok et Berlin, se sont avérés frustrants pour de nombreux participants qui ont dénoncé « des discussions qui ne mènent nulle part » et des « shopping lists » trop « génériques », alors que les pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil attendent que les autres puissances industrielles assument ainsi leur responsabilité historique dans le dérèglement du climat, ainsi qu'ils l'ont répété en juillet lors du Sommet du G8 au Japon.
Paris préside l'Union européenne jusqu'en décembre et l’ Indien Rajendra Pachauri, patron du groupe d'experts internationaux sur le climat (GIEC), a notamment pressé l'Europe, lors d’une visite à Paris cet été, de « montrer la voie ». A partir de jeudi prochain, c’est donc à Poznan que « les pays riches devront indiquer quels sont les objectifs spécifiques qui seront probablement arrêtés à Copenhague », souligne Yvo de Boer.
Déforestation et disparition des forêts primaires …
Lac Tumba, Equateur, République Démocratique du Congo. Le CBFP (Congo Basin Forest Partnership) a classé cette région comme prioritaire parmi les zones à protéger.
(Photo : ©Greenpeace / Philip Reynaers)
Car pour l'ONU, en effet, il est temps d'entrer dans le vif du sujet afin de tenir le calendrier adopté il y a huit mois par la conférence ministérielle de Bali où la communauté internationale s'était alors engagée à conclure, d'ici décembre 2009, à Copenhague, un accord de lutte contre l'effet de serre prolongeant le Protocole de Kyoto, qui expire en 2012 (*).
Quels seront les gaz à effet de serre concernés ? Comment les mesurer ? Quels secteurs économiques mettre à contribution et comment intégrer les émissions générées par la déforestation (20% des émissions d'origine humaine) : les experts des pays développés du Protocole de Kyoto (tous, sauf les Etats-Unis) vont examiner de près, au Ghana, les contours de l'après Kyoto.
Quelle assistance technique et financière aux pays en développement ?
Le groupe de travail sur la Convention se penchera également sur la déforestation mais du point de vue des pays en développement, afin de comptabiliser leurs efforts pour lutter contre ce fléau. Par ailleurs, cette conférence, parce qu'elle se tient en Afrique, s'arrêtera également sur l'assistance technique et financière aux pays en développement, à la fois pour la réduction de leurs émissions et l'adaptation aux conséquences du changement climatique.
« Le fait que cette réunion se tienne en Afrique, région du monde la plus pauvre et particulièrement vulnérable aux changements climatiques, doit se refléter dans les discussions; les pays en développement ont besoin d'un signal encourageant de la part des nations industrialisées », insiste Diane Mc Fadzien du WWF International.
(*) L'actuel protocole de Kyoto a pour objectif de réduire de 8% en 2012 les émissions de gaz à effet de serre des pays contractants, par rapport à 1990.
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