par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 12/11/2008 Dernière mise à jour le 14/11/2008 à 15:27 TU
Dans ses projections chiffrées extrapolées à l'ensemble de la population à partir des données de remboursement de quelque 56,5 millions de personnes affiliées au régime général, la caisse française d’Assurance Maladie prévoyait que le nombre de patients atteints de diabète augmenterait de 3,75% en 2008. Or, selon une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le nombre de malades traités en 2007 s’est élevé à 2,5 millions, soit un taux de prévalence proche de 4%, dépassant donc les prévisions.
Cette croissance serait liée à plusieurs facteurs : la progression du surpoids et de l'obésité, le vieillissement de la population, l'intensification du dépistage et l'amélioration de l'espérance de vie des diabétiques traités.
Plus de patients hommes au nord de la métropole
L’étude révèle des différences importantes selon l'âge des patients puisque la maladie concernerait 13% des patients à partir de 65 ans ainsi que des différences géographiques de répartition hommes-femmes : il existerait, en France, un « sur-risque masculin », à l'exception du nord de la métropole où le nombre d'hommes et femmes diabétiques est équivalent, tandis que dans les régions d'outre-mer, où la fréquence est la plus élevée, il y aurait plus de femmes touchées par la maladie.
Les prévalences les plus fortes sont constatées à la Réunion (7,8%), en Guadeloupe (7,3%) et en Martinique (6,8%). En métropole, le quart nord-est et la Seine-Saint-Denis (5,1%) sont les zones les plus touchées. « Du Nord-Pas-de-Calais (4,8%), de la Picardie (4,7%), à la Champagne-Ardenne (4,5%), la Lorraine (4,4%) et l'Alsace (4,5%) une large bande contiguë présente une fréquence du diabète nettement plus élevée que la moyenne nationale ». Cette zone se prolonge par deux départements de la Bourgogne: l'Yonne et la Nièvre.
Répartition homogène selon les régions
A l'opposé, le Grand-Ouest et le Sud-Ouest présentent des taux d'un à deux points inférieurs. Ainsi la Bretagne (2,6%), les Pays-de-la-Loire (3,2%), la Basse-Normandie (3,5%) et à un degré moindre le Sud-Ouest sont caractérisés par des taux faibles. Les régions de l'arc méditerranéen ont des taux intermédiaires : 3,8% en région Paca et 3,9% en Languedoc-Roussillon, selon l'étude.
Enfin, dans la plupart des régions, la répartition des cas est homogène au sein des départements. Cependant l'Ile-de-France présente de fortes disparités : Paris (2,9%) et les Hauts-de-Seine (3,4%) où la prévalence est faible s'oppose à la Seine-Saint-Denis (5,1%) et au Val-d'Oise (4,5%). En région Paca, le département des Bouches-du-Rhône (4,3%) se distingue par un taux bien plus élevé que celui des autres départements de la région.
Pour en savoir plus :
Consulter le site de l'OMS
Site du CHU de Jussieu / Classification des diabètes
Compte rendu 2007 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (publié en novembre 2008)
Site de l'Afssaps
Autour du diabète
14/11/2008
21/06/2007 à 10:42 TU