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Biodiversité

Marais, tourbières et lagunes menacés

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 03/02/2009 Dernière mise à jour le 20/08/2009 à 08:30 TU

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno déplore la régression notoire des zones humides en France et dans le monde alors qu'elles abritent nombre d'oiseaux et d'espèces remarquables : « La biodiversité, c'est comme le mikado, à chaque fois que l'on en retire une pièce, tout l'ensemble peut s'écrouler », a-t-elle averti, sur le site d'une roselière bordée par la mer et battue par le vent dans le Calvados (France, ouest).

En France, les zones humides couvrent 1,5 million d'hectares, la moitié des espèces d'oiseaux en dépendent, batraciens et poissons y prolifèrent. En outre, elles fonctionnent comme des stations d'épuration de l'eau, permettent le stockage du CO2 dans le sol et servent de zones-tampons en cas d'inondations. Or ces milieux naturels sont de plus en plus menacés par la pression des activités humaines.

L'Institut français de l'Environnement (Ifen) estime que les deux-tiers des zones humides originelles françaises ont disparu. Entre 1990 et 2000, sa dernière étude a montré que dans plus de 30% des cas, la surface des prairies humides et autres tourbières avait encore régressé. La ministre a annoncé le 2 février 2009, la création d'un groupe de travail chargé d'établir un inventaire et une « feuille de route » pour les cinq ans à venir afin des préserver.

Nairobi, en février : lancement d’un « Giec de la biodiversité »

Il n'est pas question de « sanctuariser » ces espaces naturels et d'y interdire toute activité économique : « On veut simplement, explique la ministre, y développer des activités compatibles avec leur finalité écologique ». La difficulté est de concilier les intérêts souvent divergents entre élus locaux, agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, industriels. Le groupe de travail fonctionnera sur le modèle du Grenelle de l'environnement, avec les cinq collèges -experts, syndicats, patronat, Etat, associations.

A titre d’exemple, la roselière de Ver-sur-Mer a été rachetée par le Conservatoire du littoral avec l'aide de l'Agence de l'eau pour y installer des élevages extensifs de vaches laitières, une activité susceptible de maintenir la biodiversité locale.

1995, 1971, 2009

« On parle actuellement beaucoup du climat, mais on ne parle pas assez de la biodiversité », a regretté la ministre, précisant que son premier déplacement international serait à Nairobi, au Kenya, en février, pour le lancement par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) d'un « Giec de la biodiversité » sur le modèle du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec, prix nobel 2007) qui a sensibilisé la communauté internationale sur le dérèglement climatique.

Un plan national d'action pour les zones humides avait déjà été adopté par le gouvernement en 1995 afin de lutter contre la dégradation de ce patrimoine naturel. Le 2 février 1971, la France s'était engagée à protéger les zones humides de son territoire en signant la Convention Ramsar (Iran).

Pour en savoir plus :

Consulter

- le site de l'Institut français de l'environnement

- Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE)