par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 09:33 TU
Princesse Elisabeth est ancrée sur un éperon de granit à Utsteinen, en Terre de la reine Maud, dans un désert recouvert à 98% d'une couche de glace faisant en moyenne plus d'un kilomètre d'épaisseur.
De la climatologie à la microbiologie, l'Antarctique encore peu exploré et exploité réserve certainement un grand potentiel de découvertes et d'informations.
Pour un coût évalué à une vingtaine de millions d'euros provenant majoritairement du Privé, la nouvelle base belge en Antarctique -édifiée à partir du concept du « tout recyclé »: eau et déchets-, affiche « Zéro émission de carbone ». Les besoins énergétiques de cette base, unique par sa conception, ne représentent en effet que 20 % de ceux d'une station antarctique classique de même capacité : dotée d'une isolation poussée à l'extrême, de huit éoliennes et de 400 m² de panneaux solaires qui fournissent électricité et eau chaude, c’est la première station à utiliser entièrement les énergies renouvelables.
Comprendre comment la glace évolue ...
L'intérêt scientifique du Pôle Sud reste entier. Prévu pour accueillir vingt scientifiques internationaux pendant quatre mois de novembre à février, tout en leur assurant des ravitaillements réguliers en nourriture fraîche, ce laboratoire polaire a pour mission d’étudier non seulement la glaciologie et les effets du changement climatique mais également la météorologie, le magnétisme terrestre et la sismographie. Un programme coordonné par le service public fédéral belge de programmation politique scientifique (Belso)
« Il y a quelques millions d'années, l'Antarctique avait un climat tropical. Sont-elles restées en s'adaptant ou sont-elles apportées par les oiseaux? En étudiant leurs gènes, on devrait bientôt le savoir », explique Cyrille D'Haese, un jeune biologiste du Muséum d'histoire naturelle de Paris. A deux pas de là, Steven Roberts, du British Antartic Survey, se concentre, quant à lui sur la glace : « Si l'on peut comprendre, en étudiant les couches de sédiments, comment la glace évolue, on pourra peut-être anticiper sa réaction au réchauffement climatique. Car si la calotte antarctique fondait, le niveau des mers monterait de 70 mètres », prévient-il.
... anticiper les catastrophes liées au réchauffement climatique
« Avant, il fallait au minimum 8 jours de bateau pour espérer pouvoir accoster », ce qui supposait des séjours plus longs, « alors qu'avec l'avion on peut venir et repartir après quelques semaines », explique Vasily Kaliazin, dont la compagnie aérienne Dromlan a transporté 350 personnes vers l'île-continent durant l'été austral qui s'achève.
Imaginée en 2006 par l'explorateur et ingénieur belge Alain Hubert, Princess Elisabeth a été déclarée officiellement ouverte en présence de deux ministres belges, de scientifiques et des dirigeants d'une quinzaine d'entreprises partenaires du projet : « l'endroit, situé près du mont Utsteinen, avait été repéré il y a une dizaine d'année lors de [sa] traversée de l'Antarctique à ski », a expliqué Alain Hubert. Témoin de la fonte des glaces lors de ses expéditions polaires, ce dernier estime, comme l'Américain Al Gore ou le Français Nicolas Hulot, qu'il faut médiatiser au maximum les conséquences prévisibles du réchauffement de la planète pour créer une dynamique qui « permettra d'éviter la catastrophe ».
Construite lors de l’Année polaire internationale 2007-2008, et parachevée en 2008-2009, pour remplacer la base du roi Baudouin abandonnée en 1967, faute de budget, sa structure aérodynamique mesure quelque 22 mètres de côté sur 10 mètres de hauteur. Recouverte d'inox, elle repose sur des pilotis. Sa superficie totale est de 400 m², et sa masse de 200 tonnes. Lors des périodes d'occupation, sa température moyenne se situera entre 18 et 20 °C. |
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