par Agnès Rougier
Article publié le 20/03/2009 Dernière mise à jour le 31/03/2009 à 09:42 TU
Lucy (Australopithecus afarensis) vivait il y a 3,3 millions d’années à Hadar en Ethiopie.
© Daniel Ponsard/ MNHN.
Jean-Pierre Mohen : On est à un moment où on a une perception de la présence de l’humanité sur la terre qui devient vraiment passionnante. La notre d’espèce humaine n’a que deux cent mille ans à peu près. Mais on sait que cette hominisation, le passage des singes à l’homme, progressivement, commence il y a sept à huit millions d’années.
RFI : C’est-à-dire qu’une grande place va être faite justement à la paléontologie, à la préhistoire ?
J.-P. M. : Oui, les salles permanentes auront 3 000 m². L’abondance d’informations qu’on peut avoir maintenant à partir de toutes ces fouilles qui sont faites à travers le monde, un squelette ou une partie de squelette humain ; mais à côté de ça, des quantités d’autres vestiges tout à fait intéressants pour reconstituer la vie de ces gens là. C’est par exemple des bouts de squelette d’animaux. Ce sont des traces peu spectaculaires, mais ça a une signification énorme.
RFI : Jean-Pierre Mohen, nous sommes dans les couloirs avec tous ces placards en zinc derrière lesquels il y a des squelettes, crânes, squelettes, crânes, squelettes…
J.-P. M. : L’immense collection d’anthropologie du musée de l’Homme est une collection de référence car elle couvre l’intégralité de la planète. C’est ce qui attire des chercheurs du monde entier et y a fait venir s’installer le laboratoire de génétique du muséum national d’Histoire naturelle.
RFI : Evelyne Heyer est professeur en génétique des populations
Evelyne Heyer : En fait, en parallèle aux squelettes, on a monté une collection d’ADN c’est-à-dire qu’on a commencé à échantillonner plusieurs populations à travers le monde où là, ce qu’on regarde et ce que l’on garde, c’est de l’ADN qu’on extrait du sang des individus. La génétique, c’est un nouvel outil pour retracer comment l’homme vivait dans le passé et comment il s’est adapté à son environnement dans le passé.
C’est un des nouveaux outils qui complète ce qui se faisait de manière plus traditionnelle en paléoanthropologie et en archéologie. A partir des données génétiques, on peut aussi retracer ce qui s’est passé au cours de notre évolution : les déplacements des populations, leur adaptation à leur environnement, leurs différences entre population dues à des différences culturelles.
RFI : alors, cette collection, elle ressemble à quoi physiquement ?
E.H. : En pratique, ce sont des petits tubes dans un congélateur, c’est très simpe (rires).
RFI : Ca doit être facile à déménager ?
E.H : Oui, il faut juste bien les garder au froid mais, sinon, c’est très facile à déménager !
« Nos deux grands terrains d'étude sont l'Asie centrale et l'Afrique centrale.»
Pour en savoir plus :
Consulter le site du musée de l'Homme
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