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Paléontologie

La lignée commune hommes et singes serait d’origine asiatique

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 14/07/2009 Dernière mise à jour le 14/07/2009 à 13:08 TU

La découverte d'un nouveau primate fossile en Birmanie conforterait l'hypothèse d'une origine asiatique -et non pas africaine-, de la lignée commune entre les hommes et les singes, selon une équipe internationale de paléontologues.

Jusqu'à présent, les scientifiques supposaient que les primates anthropoïdes étaient originaires d'Afrique. Les deux chercheurs qui ont participé à la découverte du fossile baptisé Ganlea megacanina, Laurent Marivaux (CNRS) et Jean-Jacques Jaeger (Université de Poitiers), estiment que ce dernier, âgé de quelque 37 millions d’années, « prouve que les premiers anthropoïdes sont originaires d'Asie plutôt que d'Afrique ».  

« Ce primate possède une aptitude aujourd'hui observée chez les singes modernes, et non pas chez les lémuriens : il ouvre et mange des graines d'une manière spécifique, au moyen de sa canine démesurée, comme certains singes actuels d'Amérique du Sud », résume le Centre national (français) de la recherche scientifique (CNRS).

Une découverte qui a relancé le débat sur les origines de l'homme

Cette faculté a justifié, entre autres, son rattachement à la famille des primates anthropoïdes (singes grands singes et hommes), selon ces travaux publiés récemment dans la revue Proceedings of the Royal Society. Les prosimiens, représentants de l'autre grande lignée de primates dont font partie les lémuriens, sont considérés comme les plus primitifs.

Les chercheurs avaient mis au jour, dès novembre 2005, au coeur de la Birmanie, plusieurs fossiles datés de 37 millions d'années, avant de découvrir, en novembre dernier, le fragment de mâchoire qui a relancé le débat sur les origines de l'homme. Ganlea et ses plus proches parents appartiennent à une famille éteinte de primates anthropoïdes d'Asie : les Amphipithecidae.

Ces primates anthropoïdes asiatiques d'Asie diffèrent radicalement des primates tels que Ida, le squelette complet de primate fossile découvert récemment en Allemagne. « Celui-ci est plus proche des lémuriens modernes que des primates anthropoïdes. Il n'a pas développé les caractéristiques nécessaires pour devenir un mangeur de graines très spécialisé », souligne Laurent Marivaux.