Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Athlétisme

Le 100 mètres s’amuse

par Gérard Dreyfus

Article publié le 26/08/2003 Dernière mise à jour le 25/08/2003 à 22:00 TU

Sensation dans l’épreuve phare des championnats du monde d’athlétisme, au stade de France, avec la victoire de Kim Collins, ressortissant d’un petit archipel des Caraïbes, Saint-Kitts et Nevis. Les favoris ont tous été battus et, pour la première fois depuis 1995, aucun Américain ne figure sur le podium.
Sur l’air de la célèbre série américaine de télévision La croisière s’amuse, le 100 mètres des championnats du monde d’athlétisme s’est offert une sorte d’évasion sous les palmiers de la mer des Caraïbes. Kim Collins, le vainqueur, avait réalisé le plus mauvais temps des huit finalistes lors des demi-finales, son palmarès ne comportait qu’un seul podium (une troisième place sur le 200 mètres des championnats du monde de 1991) si l’on excepte la médaille d’or aux Jeux du Commonwealth en 2002, son petit gabarit (1m75, 64kg) laissait à penser qu’il ne courait pas dans la même catégorie que la plupart des concurrents désormais comparés à des pitbulls avec leur haut du corps particulièrement développé, sa tenue noire et ses bas montant jusqu’aux genoux lui donnaient l’apparence d’un jeune étudiant fraîchement entré à l’université, voire d’un pirate déterminé à se lancer dans un abordage périlleux.

Confettis des mers chaudes

Rien ne le disposait à rafler l’or au nez et à la barbe d’adversaires déjà largement diplômés. Le couloir numéro un –le plus près de la corde- que le sort lui avait désigné semblait pareillement lui interdire tout rêve d’exploit. Et pourtant parti comme un cyclone, il allait maintenir sa position jusqu’à la ligne d’arrivée, devançant tous ses rivaux. Incroyable mais vrai! Les Américains qui avaient déjà perdu en demi-finale le tenant du titre, Maurice Greene, blessé, étaient dépassés à commencer par Tim Montgomery, détenteur du record du monde, seulement cinquième. Un 100 mètres stupéfiant qui couronnait deux îliens, Collins le héros du jour, et son dauphin Darrel Brown, originaire de Trinidad et Tobago.

Avec tous ces confettis sortis des mers chaudes, depuis bien longtemps l’athlétisme parvient à puiser dans un vivier sans cesse renouvelé. Antilles néerlandaises, Bahamas, Barbade, Cuba, Guadeloupe, Jamaïque, Martinique, Porto Rico, Trinidad et Tobago et, depuis lundi 25 août, Saint-Kitts et Nevis également appelé Saint-Christophe et Nieves. Deux îles découvertes par Christophe Colomb en 1493, indépendantes depuis exactement vingt ans, 262 km2, à peine 50 000 habitants dont un grand nombre habite la capitale Basseterres. L’un des mérites du sport, et de l’athlétisme en particulier, n’est-il pas aussi de faire découvrir à ceux qui l’ignorent la géographie. Pour Saint-Kitts et Nevis, le jour de gloire est arrivé. La bière a coulé à flots.

Ecouter également :

Le Journal du Mondial d’athlétisme (26 août 2003, diffusé à 05h45, durée: 2'46'').

Le Journal du Mondial d’athlétisme (26 août 2003, diffusé à 06h45, durée: 3'07'').