Athlétisme
Hicham le Magnifique
par Gérard Dreyfus
Article publié le 28/08/2003 Dernière mise à jour le 27/08/2003 à 22:00 TU
Pour la quatrième fois d’affilée, le Marocain Hicham El Guerrouj a été couronné roi du 1500m. De sa foulée majestueuse, il a dominé tous ses rivaux, seulement menacé par le Français, champion d’Europe Mehdi Baala. Hicham va désormais tenter le doublé impossible 1500-5000 mètres.
Les Français rêvaient de mettre à mal la suprématie de l’indéboulonnable Marocain. Ils comptaient sur le duo Mehdi Baala-Fouad Chouki pour pousser le triple champion du monde dans ses derniers retranchements et lui porter l’estocade dans la dernière ligne droite. Mais il leur a fallu se rendre à l’évidence : El Guerrouj était toujours Hicham le Magnifique. Après un départ relativement lent, Baala assurant le train avant de céder le relais à l’Espagnol Reyes Estevez, El Guerrouj choisit de forcer l’allure et de passer en tête après 600 mètres de course. Plus personne n’allait alors repasser devant lui. Il allait son chemin, accélérant foulée après foulée, suivi comme son ombre par le Français Baala, réputé pour sa pointe de vitesse finale. Hicham était sûr de lui. Jamais son dauphin ne put l’attaquer et le menacer. Il le suivait, tout heureux de profiter de son sillage, mais le détenteur du record du monde était une fois encore intouchable.
Tenter le pari fou
Etrange aventure que celle du prince de Berkane qui, à près de 29 ans (il les fêtera le 14 septembre), figure pour toujours dans le Gotha du demi-fond mondial en ayant pourtant échoué deux fois dans sa course à l’or olympique : en 1996, à Atlanta, il était tombé pendant la finale alors qu’il figurait parmi les favoris ; en 2000, à Sydney, la plus énorme déception de sa carrière, il avait été coiffé sur le fil par le Kenyan Noah Ngeny, se contentant de la médaille d’argent. El Guerrouj a reporté tous ses espoirs sur Athènes où il fera tout pour échapper à cette sorte de malédiction. En attendant il a choisi de s’aligner, à Saint-Denis, également sur le 5 000 mètres pour un doublé 1 500-5 000 qu’un seul athlète a réussi à ce jour, le Finlandais Paavo Nurmi, aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris. Deux épreuves antinomiques qui représentent un pari fou.
Quand on s’appelle El Guerrouj, qu’on n’a plus à apporter la preuve de son talent, que l’Histoire vous a depuis longtemps consacré, l’audace est un autre soi-même.
Ecouter également:
Le Journal du Mondial d’athlétisme (28 août 2003, diffusé à 05h45, durée: 2'50'').
Le Journal du Mondial d’athlétisme (28 août 2003, diffusé à 06h45, durée: 2'50'').
Tenter le pari fou
Etrange aventure que celle du prince de Berkane qui, à près de 29 ans (il les fêtera le 14 septembre), figure pour toujours dans le Gotha du demi-fond mondial en ayant pourtant échoué deux fois dans sa course à l’or olympique : en 1996, à Atlanta, il était tombé pendant la finale alors qu’il figurait parmi les favoris ; en 2000, à Sydney, la plus énorme déception de sa carrière, il avait été coiffé sur le fil par le Kenyan Noah Ngeny, se contentant de la médaille d’argent. El Guerrouj a reporté tous ses espoirs sur Athènes où il fera tout pour échapper à cette sorte de malédiction. En attendant il a choisi de s’aligner, à Saint-Denis, également sur le 5 000 mètres pour un doublé 1 500-5 000 qu’un seul athlète a réussi à ce jour, le Finlandais Paavo Nurmi, aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris. Deux épreuves antinomiques qui représentent un pari fou.
Quand on s’appelle El Guerrouj, qu’on n’a plus à apporter la preuve de son talent, que l’Histoire vous a depuis longtemps consacré, l’audace est un autre soi-même.
Ecouter également:
Le Journal du Mondial d’athlétisme (28 août 2003, diffusé à 05h45, durée: 2'50''). Le Journal du Mondial d’athlétisme (28 août 2003, diffusé à 06h45, durée: 2'50'').
