Athlétisme
Ceux qui voient double
par Gérard Dreyfus
Article publié le 29/08/2003 Dernière mise à jour le 28/08/2003 à 22:00 TU
L’Américaine Kelli White, déjà victorieuse du 100 mètres, a récidivé lors de la sixième journée en remportant le 200 mètres. Deux médailles d’or en attendant peut-être celle des relais, Kelli White appartient à la race de ceux qui voient double.
La nouvelle reine du sprint, en l’absence de sa compatriote Marion Jones -elle se remet d’une maternité récente- a réalisé le rêve de bien des athlètes qui, lorsque leur discipline le leur permet, participent à plusieurs épreuves : sprint court et long, demi-fond, fond, lancers etc. Les doublés sont possibles mais très rares. Parce que, par exemple, la succession des courses (séries, quarts, demi et finale) rendent la cadence infernale ; ou encore parce que le calendrier ne s’y prête pas toujours.
Il n’est pas évident pour un athlète de disputer la finale du 1500m un soir et d’entrer le lendemain dans les séries du 5000m. Hicham El Guerrouj tente, à Saint-Denis le pari de gagner les deux épreuves. Son principal rival n’est autre que le vainqueur du 10 000m, l’Ethiopien Kenenisa Bekele, lui aussi en quête d’un doublé rarement réussi. Certains champions se lancent des défis difficilement réalisables parce que la quête d’absolu fait partie de la perfection athlétique. Habitués aux exploits et aux médailles, ils ont besoin de s’accomplir en voyant double ou triple. Ce qui n’est que la maladie de l’ambition.
Tétanisée à l’entrée de la ligne droite
Pour l’heure, il est encore trop tôt pour désigner l’étoile universelle de ces championnats du monde. Ce sera peut-être Kelli White ; mais Marion Jones n’était pas là, lui opposera-t-on. Ce sera peut-être El Guerrouj ou Bekele. Côté Français on espérait le triomphe de Muriel Hurtis, si impressionnante lors des différents tours de qualification avant la finale, comme tétanisée à l’entrée de la ligne droite qui conduisait au podium. Seulement quatrième. Ou encore celui de Manuela Montebrun au lancer du marteau. Toute la saison elle avait dominé ses rivales, au rang desquelles la future triomphatrice, la Cubaine Yipsi «Queen» Montero. Mais le jour J, en partie impressionnée par un public qui la découvrait (60 000 spectateurs et autant de supporteurs), il lui fallut se satisfaire d’une troisième place. Maladie bien française que celle d’attribuer des lauriers par anticipation.
En attendant la dernière épreuve, on doit retenir l’incontestable adhésion populaire et son enthousiasme pour toutes les épreuves, tous les champions et tous les sans-grade. Après tout la réussite ne se mesure pas qu’au seul nombre de médailles.
Ecoutez également
Le Journal du Mondial d'athlétisme (29 août 2003, diffusé à 6h45, durée : 3'01").
Le journal du Mondial d'athlétisme (29 août 2003, diffusé à 5h45, durée : 2'49").
Il n’est pas évident pour un athlète de disputer la finale du 1500m un soir et d’entrer le lendemain dans les séries du 5000m. Hicham El Guerrouj tente, à Saint-Denis le pari de gagner les deux épreuves. Son principal rival n’est autre que le vainqueur du 10 000m, l’Ethiopien Kenenisa Bekele, lui aussi en quête d’un doublé rarement réussi. Certains champions se lancent des défis difficilement réalisables parce que la quête d’absolu fait partie de la perfection athlétique. Habitués aux exploits et aux médailles, ils ont besoin de s’accomplir en voyant double ou triple. Ce qui n’est que la maladie de l’ambition.
Tétanisée à l’entrée de la ligne droite
Pour l’heure, il est encore trop tôt pour désigner l’étoile universelle de ces championnats du monde. Ce sera peut-être Kelli White ; mais Marion Jones n’était pas là, lui opposera-t-on. Ce sera peut-être El Guerrouj ou Bekele. Côté Français on espérait le triomphe de Muriel Hurtis, si impressionnante lors des différents tours de qualification avant la finale, comme tétanisée à l’entrée de la ligne droite qui conduisait au podium. Seulement quatrième. Ou encore celui de Manuela Montebrun au lancer du marteau. Toute la saison elle avait dominé ses rivales, au rang desquelles la future triomphatrice, la Cubaine Yipsi «Queen» Montero. Mais le jour J, en partie impressionnée par un public qui la découvrait (60 000 spectateurs et autant de supporteurs), il lui fallut se satisfaire d’une troisième place. Maladie bien française que celle d’attribuer des lauriers par anticipation.
En attendant la dernière épreuve, on doit retenir l’incontestable adhésion populaire et son enthousiasme pour toutes les épreuves, tous les champions et tous les sans-grade. Après tout la réussite ne se mesure pas qu’au seul nombre de médailles.
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Le Journal du Mondial d'athlétisme (29 août 2003, diffusé à 6h45, durée : 3'01"). Le journal du Mondial d'athlétisme (29 août 2003, diffusé à 5h45, durée : 2'49").
