Syrie
La récession aux portes de Damas<br> <br>
En s'installant dans le fauteuil présidentiel laissé vacant par la mort de son père, Bachar El Assad va aussi hériter d'une situation économique difficile. Même si l'absence de statistiques laisse planer des zones d'ombre, l'économie reste figée et quelque peu chancelante.
La récession est aux portes de Damas alors que le pays connaît une explosion démographique sans précédent. La croissance est aujourd'hui nulle. A cela deux raisons principales : la baisse du prix du pétrole en 1998 et la sécheresse qui a frappé les récoltes. Un exemple : en 1999, la récolte de blé a difficilement atteint 1,3 million de tonnes soit quatre fois moins que l'année précédente.
Les recettes provenaient essentiellement du pétrole et du coton. L'or noir représente 40% du PIB mais les réserves s'épuisent. Selon certaines estimations, la Syrie aurait perdu plus d'un milliard de dollars en recettes d'exportation de pétrole brut en 1998, une ressource qui représentait 70% des exportations syriennes.
Le poids de la dette aggrave un peu plus cette situation. Elle atteint 20 milliards de dollars. La Russie est le principal créancier de la Syrie. Autre grand créancier : l'Allemagne avec une dette estimée entre 1 et 1,5 milliard de dollars.
Pour sortir de l'impasse, Damas doit jouer la carte de la modernisation. En nommant le 7 mars dernier Mohammed Moustapha Miro au poste de Premier ministre, Hafez El Assad a délibérément choisi un homme réputé favorable aux réformes. Il est vrai que les industries syriennes manquent de technologie et de savoir faire. Le jeune Bachar El Assad s'est déjà impliqué dans plusieurs projets de modernisation, le lancement de nouvelles technologies notamment. La diversification (avec l'exportation de produits agricoles) et la libéralisation pourraient relancer, ou plutôt faire décoller, une économie archaïque. Une politique de modernisation pourrait séduire les investisseurs étrangers. L'absence de systèmes bancaires et monétaires ne contribue pas à attirer les capitaux extérieurs. La question des taux de change est toujours en suspens. La livre syrienne, non convertible et liée au dollar, a trois de taux de change. Elle pousse les hommes d'affaires syriens à réaliser leurs opérations au Liban voisin. Enfin, l'autre tâche qui attend le jeune Bachar est de taille : il s'agit de la lutte contre la corruption. Au cours de la campagne mains propres, lancée l'an dernier, l'ex-Premier ministre, Mahmoud Zohbi, qui avait fait l'objet de poursuites, s'était donné la mort. Bachar El Assad avait émis le souhait de faire place nette en Syrie, véritable carrefour du Proche Orient.
Les recettes provenaient essentiellement du pétrole et du coton. L'or noir représente 40% du PIB mais les réserves s'épuisent. Selon certaines estimations, la Syrie aurait perdu plus d'un milliard de dollars en recettes d'exportation de pétrole brut en 1998, une ressource qui représentait 70% des exportations syriennes.
Le poids de la dette aggrave un peu plus cette situation. Elle atteint 20 milliards de dollars. La Russie est le principal créancier de la Syrie. Autre grand créancier : l'Allemagne avec une dette estimée entre 1 et 1,5 milliard de dollars.
Pour sortir de l'impasse, Damas doit jouer la carte de la modernisation. En nommant le 7 mars dernier Mohammed Moustapha Miro au poste de Premier ministre, Hafez El Assad a délibérément choisi un homme réputé favorable aux réformes. Il est vrai que les industries syriennes manquent de technologie et de savoir faire. Le jeune Bachar El Assad s'est déjà impliqué dans plusieurs projets de modernisation, le lancement de nouvelles technologies notamment. La diversification (avec l'exportation de produits agricoles) et la libéralisation pourraient relancer, ou plutôt faire décoller, une économie archaïque. Une politique de modernisation pourrait séduire les investisseurs étrangers. L'absence de systèmes bancaires et monétaires ne contribue pas à attirer les capitaux extérieurs. La question des taux de change est toujours en suspens. La livre syrienne, non convertible et liée au dollar, a trois de taux de change. Elle pousse les hommes d'affaires syriens à réaliser leurs opérations au Liban voisin. Enfin, l'autre tâche qui attend le jeune Bachar est de taille : il s'agit de la lutte contre la corruption. Au cours de la campagne mains propres, lancée l'an dernier, l'ex-Premier ministre, Mahmoud Zohbi, qui avait fait l'objet de poursuites, s'était donné la mort. Bachar El Assad avait émis le souhait de faire place nette en Syrie, véritable carrefour du Proche Orient.
par Sylvie Berruet
Article publié le 13/06/2000