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Nations unies

Les Etats-Unis vont réintégrer l'Unesco en octobre

Le 12 septembre 2002, le président américain annonçait la réintégration des Etats-Unis à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) après en avoir claqué la porte 18 ans auparavant, le 31 décembre 1984. Cette réintégration devrait s’effectuer le 1er octobre prochain.
«En signe de notre engagement en faveur de la dignité de la personne humaine, les Etats-Unis vont réintégrer l’Unesco. Cette organisation a été réformée et les Etats-Unis participeront pleinement à la réalisation de sa mission en faveur des droits de l’homme, de la tolérance et de l’éducation». C’est ainsi que George Bush a annoncé, le 12 septembre dernier, le retour de son pays dans l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) lors d’un discours à la tribune de la 57ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Le directeur général de l’Unesco, le Japonais Koïchiro Matsura, s’était alors félicité de cette décision et avait promis de recentrer la politique de l’agence sur ses préoccupations premières et sur l’application de programmes plus concrets.

Selon l’ambassade américaine à Paris et la délégation des Etats-Unis à l’Unesco, ce projet est non seulement en cours mais une date de cette réintégration est d’ores et déjà annoncée : ce sera le 1er octobre prochain. Basée dans la capitale française, l’Unesco, créée en 1946 pour lutter contre l’intolérance, le racisme, avait vu la puissance américaine quitter ses rangs en 1984, sous la présidence de Ronald Reagan. Un départ motivé à l’époque par une mauvaise gestion de l’Organisation, selon les Etats-Unis qui finançaient le quart de son budget.

Un retour pensé

Ils accusaient notamment l’Unesco de s’être détournée de ses objectifs premiers, à savoir : l’alphabétisation, l’enseignement, la lutte contre le racisme et l’intolérance, la recherche scientifique et la préservation des monuments. En fait, il n’en était rien. En vérité, les Etats-Unis étaient partis pour manifester leur désapprobation quant au soutien de l’Unesco à des programmes culturels mis en place par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Cependant, l’on peut s’interroger sur les intentions réelles de Washington quant à son retour au sein de l’Organisation. Dans le contexte actuel d’une éventuelle guerre en Irak, la superpuissance n’a-t-elle pas, par ce biais, l’idée de faire pression sur les pays réfractaires à un conflit, liasses de dollars à l’appui, mais aussi sur les Nations unies, dont dépend l’Unesco ; en un mot l’instrumentaliser ?



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 03/03/2003